Affaire Théo : Bruno Le Roux saisit l'IGPN après de nouvelles accusations de violences visant un des policiers mis en examen
Un ami du jeune homme de 22 ans gravement blessé au cours d'une interpellation affirme avoir été passé à tabac, quelques jours avant lui, par l'un des policiers cités dans l'affaire.
Le ministre de l'Intérieur, Bruno Le Roux, a saisi, mardi 14 février, l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) après de nouvelles accusations de violences qui visent un des policiers mis en examen pour l'interpellation violente de Théo, le 2 février à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).
Tout est parti d'un témoignage qu'a recueilli l'hebdomadaire L'Obs. Mohamed K., un ami de Théo, raconte avoir été passé à tabac une semaine avant ce dernier par des policiers. Parmi les fonctionnaires, l'un d'eux aurait participé au viol présumé du jeune Théo lors de son interpellation.
"Toi aussi, on va te fouiller"
C’était le 26 janvier. Ce jour-là, à Aulnay-sous-Bois, Mohamed aperçoit "un petit de la cité courir, avec, derrière lui, un homme de grande taille, vêtu d’un manteau à capuche avec de la fourrure". L’individu, qui ne porte pas de brassard, "fait une balayette au petit à cinq mètres de moi". Mohamed décide alors d'intervenir. L’homme enlève sa capuche et indique qu’il est policier.
Quelques minutes plus tard, alors qu'il poursuit sa route, Mohamed croise deux policiers, dont l’homme à la capuche. Ils lui font "des croche-pattes" et tentent de le "mettre à terre". Le jeune homme n’a pas porté plainte, "parce qu['il] venai[t] de trouver du travail et qu['il] ne pouvai[t] pas [se] permettre de risquer de le perdre", assure-t-il.
Ils me frappent, coups de pied, coups de poing au visage, dans le ventre, dans le dos, je saigne parce qu’ils m’ouvrent le crâne, je leur dis que je suis essoufflé, ils me traitent de 'sale Noir', de 'salope', ils me crachent dessus.
Mohamedà "L'Obs"
Bruno Le Roux "ne veut rien laisser passer"
"Ce sont des accusations graves portées sur le même fonctionnaire, qui méritent que l'on fasse évidemment toute la lumière", déclare à l'AFP le porte-parole du ministère, Pierre-Henry Brandet. "Il s'agit d'une affaire sur laquelle il n’y a pas de plainte, mais dont j’ai été saisi par la presse, ajoute Bruno Le Roux, interrogé par franceinfo. Je ne veux rien laisser passer, mais je ne fais pas d'amalgame."
"Quand il y a des comportements qui doivent être sanctionnés, ils le sont, estime le ministre de l'Intérieur. L’IGPN est saisie chaque année de plusieurs centaines de cas de plaintes et prononce des avertissements, des blâmes, voire des révocations ou des mises à la retraite d’office. Il y en a eu 71 l’année dernière." "Je ne laisserai pas passer l’idée que quand il y a des interventions qui ne sont pas maîtrisées, il n’y a pas de prise en compte et de sanctions qui soient prononcées", conclut-il.
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