Heures supplémentaires dans la police, déchéance de nationalité... Les propositions de Nicolas Sarkozy pour lutter contre le terrorisme
Le président de l'UMP, Nicolas Sarkozy, a proposé mercredi sur France 2 "de décider immédiatement de rétablir les heures supplémentaires dans la police et les services de renseignement" pour faire face à la menace terroriste.
"C'est une guerre contre notre civilisation, notre mode de vie, notre façon de nous habiller, notre façon de penser et notre façon de dire", a déclaré mercredi 21 janvier Nicolas Sarkozy, sur le plateau du 20 heures de France 2. Une interview qui marque la fin de l'unité nationale et née de l'émotion sucitée par les attentats terroristes, puis confortée lors de la marche historique du dimanche 11 janvier, une unité pendant laquelle l'opposition s'est gardée de critiquer l'exécutif. "Le climat d'union nationale était incontournable et indispensable", a reconnu, au passé, le président de l'UMP.
L'ancien chef de l'Etat a fustigé le Premier ministre, il s'est dit s'est dit "consterné" par l'utilisation par Manuel Valls du terme "apartheid" pour décrire la situation dans certains quartiers. Et Nicolas Sarkozy a détaillé ses propositions pour renforcer la sécurité, réagissant aux nouvelles mesures de lutte antiterroriste annoncées mercredi matin par le Premier ministre. "L'unité nationale, ça ne veut pas dire qu'on ne doit pas faire de propositions", a-t-il dit. Voici ses principales déclarations.
Le rétablissement des heures sup' dans la police et les services de renseignement
"Nous n'avons pas le temps d'attendre les procédures budgétaires, de recrutement de fonctionnaires supplémentaires, qui sont naturellement bienvenus (...)", a déclaré l'ancien chef de l'Etat. "Je fais une proposition toute simple (...) vous pouvez renforcer notre dispositif sans perdre de temps, en décidant immédiatement de rétablir les heures supplémentaires dans la police, dans les services de renseignement", a-t-il dit.
Ce rétablissement des heures supplémentaires représente "4 000 équivalents temps plein de plus tout de suite" selon lui alors que les mesures budgétaires annoncées par le gouvernement vont faire que "les renforts en personnel arriveront pour les premiers dans deux ans et pour les derniers dans cinq ans", a-t-il dit. "Lors de son quinquennat, entre 2007 et 2012, 12 000 postes de policiers avaient pourtant été supprimés", rappelle Le Monde.fr.
"Tous les syndicats sont d'accord" avec cette proposition, a-t-il dit alors qu'il a rencontré les syndicats de police mercredi.
Déchéance de nationalité, centres de "déradicalisation"...
L'ancien président de la République s'est également prononcé en faveur de la crétion de "centres de déradicalisation" pour les jihadistes sortant de prison. Il s'est dit en faveur d'un retrait de la nationalité pour les jihadistes binationaux : "S'agissant des jihadistes binationaux, il faut leur retirer la nationalité pour qu'ils n'aient plus à revenir sur le territoire". Nicolas Sarkozy a également défendu les "interceptions de sécurité" (les écoutes) pour les proches des terroristes, ainsi que la nécessité de pouvoir poser des "balises" GPS sur des véhicules ou des téléphones portables de personnes suspectées.
Il aussi dénoncé "le désarmement pénal", pointant notamment du doigt la politique carcérale menée par la garde des Sceaux, Christiane Taubira.
S'agissant de l'école, le président de l'UMP appelle à plus d'autorité grâce à un "arsenal de sanctions [pour les] maîtres et aux professeurs".
"Un islam de France et non pas un islam en France"
"La question de l'islam et de la laïcité est posée. La seule question qui se pose est : qu'est-ce que l'islam est prêt à faire pour la République ?", a interrogé Nicolas Sarkozy. "Nous voulons un islam de France et non pas un islam en France", a-t-il déclaré. L'ancien chef de l'Etat a aussi demandé une formation des imams, il souhaite pouvoir "expulser tout imam qui tiendrait des propos non-conformes aux intérêts de la République".
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