L'islamiste Djamel Beghal "sera assigné à résidence" s'il ne peut pas être expulsé vers l'Algérie, annonce Nicole Belloubet
La ministre de la Justice Nicole Belloubet a expliqué, mercredi sur France Inter, que l'expulsion de l'islamiste Djamel Beghal, qui sera libérable au plus tard le 5 août prochain, vers l'Algérie "n'est pas acquise", mais la France "travaille avec les Algériens" sur le sujet.
Djamel Beghal, l'un des plus vieux prisonniers jihadistes en France, considéré comme l'un des mentors de deux des auteurs des attentats de janvier 2015 à Paris, sera libérable au plus tard le 5 août prochain. "Nous souhaitons qu'il puisse retourner en Algérie", a indiqué la ministre de la Justice Nicole Belloubet sur France Inter, mercredi 13 juin. À défaut, "il sera assigné à résidence" en France, a-t-elle déclaré.
Djamel Beghal a été condamné en décembre 2013 à 10 ans de prison pour avoir projeté l'évasion en 2010 de Smaïn Aït Ali Belkacem, ancien du Groupe islamique armé algérien (GIA), et condamné à perpétuité pour l'attentat à la station RER Musée d'Orsay en octobre 1995 à Paris, qui avait fait 30 blessés. Il est incarcéré au centre pénitentiaire de Vezin-le-Coquet, près de Rennes (Ille-et-Vilaine).
Anciennement franco-algérien, mais déchu de sa nationalité française et désormais sous le coup d'une interdiction de territoire, Djamel Beghal pourrait ne pas être expulsé vers l'Algérie, qui ne souhaite pour l'instant pas l'accueillir. "Ce n'est pas acquis", a reconnu la garde des Sceaux, avant d'assurer que la France "travaille avec les Algériens".
S'il reste en France, "il sera assigné à résidence, c'est-à-dire surveillé", a complété Nicole Belloubet. "Ce qui importe, c'est que ces personnes-là soient sous une surveillance constante. Donc soit il repart en Algérie, ce que nous souhaitons, soit il sera assigné à résidence, et donc sous surveillance constante".
Une vingtaine de détenus condamnés pour terrorisme islamiste doivent sortir de prison cette année et l'année prochaine, a précisé Nicole Belloubet. "Ces personnes-là font l'objet d'un suivi extrêmement précis". "Avant qu'elles ne sortent de détention, elles sont suivies par un juge d'application des peines et par les services de renseignement pénitentiaire. Pour chacune, ils établissent une fiche extrêmement précise, ensuite transmise aux services qui les prennent en charge à leur sortie". "Tout est mis en oeuvre, nous sommes arc-boutés sur le suivi de ces personnes", a souligné la ministre de la Justice.
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