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Procès des attentats de janvier 2015 : le principal accusé, Ali Riza Polat, "expulsé" de l'audience par le président de la cour

Après la suspension d'audience, l'accusé Ali Riza Polat, pris de vomissements, a indiqué qu'il voulait quitter la salle, ce que le président a refusé.

Article rédigé par franceinfo
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Ali Riza Polat, le 26 octobre 2020. (BENOIT PEYRUCQ / AFP)

Ali Riza Polat, l'un des accusés dont l'état de santé avait été jugé compatible avec la comparution, a été "expulsé" de l'audience mercredi 2 décembre, vers 16h30, par le maintien de l'ordre sur demande du président, indique une journaliste de franceinfo qui suit le procès des attentats de janvier 2015

Après la suspension d'audience, l'accusé Ali Riza Polat a indiqué qu'il voulait quitter la salle, ce que le président a refusé. "Alors, je vais m'allonger sur le banc", a-t-il déclaré. "Si vous ne vous tenez pas correctement vous êtes expulsé", a répondu le président. L'accusé a rétorqué : "Expulsez moi !"

Son avocate, Maitre Isabelle Coutant-Peyre, est intervenue, lançant au président que "son client est malade comme un chien et que maintenant ça suffit". "Vous ne me parlez pas comme ça", répond alors le président. C'est à ce moment-là que l'accusé s'est levé et s'est mis à hurler, ce qui a provoqué son expulsion par le président. Les plaidoiries se poursuivent sans lui.

"Emmenez-moi à l'hôpital"

Plus tôt dans la matinée, le président Régis De Jorna lit le rapport médical qui autorise Ali Riza Polat à comparaître, après un mois d'interruption de ce procès. Lors de cette lecture, l'accusé a été pris de vomissements, dans le box. Le président de la cour a alors expliqué que Polat refusait un traitement par injection. Il ne "veut pas servir de cobaye", a précisé la cour. L'avocat de Polat a expliqué que dans le rapport médical, il est sous-entendu que la cause des vomissements serait psychologique.

Dans le box, l'accusé a continué de vomir, réclamant : "Emmenez-moi à l'hôpital." Son avocat a expliqué que la fragilité génétique de Polat n'était absolument pas prise en compte. "Est-ce que vous demandez une contre-expertise médicale ?", a demandé le président. "Nous demandons que de nouveaux examens soient faits en milieu hospitalier", a répondu la défense de Polat. Le président a rétorqué que des examens avaient été faits à l'hôpital Cochin (scanner, biopsis....). Pendant ce temps, Polat était toujours pris de vomissements dans le box.

Pour Me Mouhou qui représente la partie civile "on est avec quelqu'un qui théâtralise et simule. Il n'y a pas de causes pathologiques à ces vomissements. Il prend en otage un procès historique et c'est un malade imaginaire". Du côté du ministère public on estime que "il n'y a aucune contre-indication à la prise d'un traitement", le Primpéran, que l'accusé refuse de prendre. "Il ne faut pas laisser à l'accusé le choix de la tenue ou non des débats", réagit Me Mouhou. Après ce débat sur l'état de Polat dans le box, la décision a été prise, les débats ont pu reprendre avec les plaidoiries des parties civiles.

L'audience a ensuite été suspendue jusqu'à jeudi matin 9h30. Le greffier, selon la procédure, doit rendre compte de ce qu'il s'est passé à l'accusé expulsé. L'expulsion ne vaut que pour un jour.

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