: Vidéo "Charlie Hebdo" : "On a fait la une que l'on voulait faire, pas celle que le monde voulait qu'on fasse", selon Luz
Le dessinateur et les autres membres de l'équipe de l'hebdomadaire ont donné une conférence de presse, mardi, à l'occasion de la parution du prochain numéro qui doit sortir mercredi. Le premier depuis les attentats de la semaine dernière.
"Et donc, j'ai dessiné, en disant : 'Je suis Charlie'. Mais ce n'était pas suffisant, ça ne faisait pas une une." Le dessinateur Luz et les autres membres de l'équipe de Charlie Hebdo ont donné une conférence de presse, mardi 13 janvier, dans les locaux de Libération, pour raconter la préparation du numéro qui doit sortir mercredi, le premier depuis la série d'attentats.
"J'ai regardé [Mahomet], il était en train de pleurer. Au-dessus, j'ai écrit : 'Tout est pardonné' et j'ai pleuré. (...) Et on avait enfin trouvé notre putain de une, c'était notre une. Pas celle que le monde voulait qu'on fasse, mais celle que nous, nous voulions faire. (...) Avec juste un bonhomme qui pleure, avant toute chose", a expliqué Luz.
"La liberté d'expression, ce n'est pas avec un 'mais'"
Cette couverture avec le prophète Mahomet sur fond vert, la couleur de l'islam, qui proclame "Je suis Charlie" a déclenché la colère de l'autorité musulmane égyptienne qui a "mis en garde" contre ce dessin, y voyant "une provocation injustifiée pour les sentiments d'1,5 milliard de musulmans à travers le monde".
Interrogé sur les éventuelles réactions hostiles que ce dessin pouvait susciter, Luz a répondu : "Je n'ai aucune inquiétude au sujet de ma couverture car je pense que les gens sont intelligents, toujours plus qu'on ne le croit". "Les gens qui ont commis cet attentat sont des gens qui manquent d'humour et de second degré. (...) On a souvent écrit [au moment de l'incendie des locaux en 2011] : 'CharlieHebdo, ils ont brûlé mais quelque part ils l'ont bien mérité'. Or, la liberté d'expression, ce n'est pas avec un 'mais'", a conclu Luz.
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