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Attentat de Karachi- Alain Juppé: "Je n'ai pas été informé des soupçons"

Invité de Canal +, Alain Juppé, le tout nouveau ministre de la défense a cherché à s'en tenir aux faits en expliquant qu'il ne s'agissait aujourd'hui que "de rumeurs et d'allégations". Interrogé à propos des déclarations de Charles Millon (qui était le ministre de la défense d'Alain Juppé Premier ministre), sur les soupçons de rétro-commissions, il a affirmé qu'il "n'avait jamais eu communication de ces soupçons". Quant aux rétro-commissions, il n'en a jamais "entendu parler". Quelques heures après cette interview, l'avocat des familles de victimes annonçait une demande d'audition d'Alain Juppé par la justice comme "témoin".
Article rédigé par franceinfo
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Question d'Anne-Sophie Lapix: Avez-vous à l'époque entendu parler de ces rétro-commissions? "Non" a répondu Alain Juppé qui en 1995 est à Matignon.

“En 95 je suis Premier ministre et le président de la République au bout de quelques semaines me dit (qu'il a) donné pour instruction au ministre de la défense de suspendre le versement de certaines commissions liées à des ventes d’armes car les informations dont je dispose me donnent à penser que tout ça pas très clair. Cette instruction a été appliquée et je n’en sais rien de plus.”

"Je n'ai pas le souvenir de cette demande"

Quand Charles Millon dit qu'il vous a demandé l'autorisation de mettre sous écoute des collaborateurs de François Léotard pour vérifier si ces rétro-commissions existaient, il ment? “Il y a des procédures, je n'ai pas le souvenir de cette demande, ni de l'avoir honorée...”

"On a parfois des amis qui dérapent"

Visiblement embarrassé, Alain Juppé a expliqué qu'il ne voulait pas
“s’immiscer dans cette bagarre”. A propos de Dominique de Villepin avec qui il a travaillé au quai d'Orsay, et qui était le secrétaire général de l'Elysée quand Jacques Chirac était président: “L'amitié c’est une chose approuver telle ou telle déclaration ou tel ou tel comportement, c’est une autre chose, on a parfois des amis qui dérapent…”

“La seule chose que je constate aujourd’hui c’est qu’on est dans la rumeur ou dans les allégations. Est-ce qu’il y a un lien entre l’attentat de Karachi et l’interruption des commissions, on en sait rien. Je vous rappelle qu’à l’époque il y a eu beaucoup d’attentats dirigés contres les intérêts américains, britanniques et français…On a aucune preuve. Est-ce qu’il y a eu des rétro-commissions, Dominique de Villepin a fait part de son intime conviction, il faut des preuves. Enfin est ce que ces rétro-commissions ont éventuellement abondés les comptes de campagne de tel ou tel candidat, aucune preuve non plus affirme le ministre de la défense.”

Dépôt demain d'une demande d'audition d'Alain Juppé comme témoin

L'avocat des familles des victimes, Me Morice a réagi très vite après cette interview. Il a annoncé son intention de demander dés demain
“au juge Renaud Van Ruymbeke d'entendre M. Juppé car il était Premier ministre en 1995 au moment de l'arrêt des commissions... L'audition de M. Juppé nous intéresse également car c'est lui qui, depuis
Matignon en 1995, a autorisé les écoutes téléphoniques réalisées sur des membres du cabinet de François Léotard... M. Juppé a la mémoire courte depuis qu'il est entré au gouvernement, c'est également pour cette raison que nous demandons son audition”.
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