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Auchan aux Prud’hommes pour des salaires inférieurs au Smic

Des centaines de salariés à temps plein payés en-dessous du Smic : Auchan ne rémunérait pas les heures de pause. Les salariés ont assigné leur employeur devant les Prud’hommes et réclament les arriérés de salaire…
Article rédigé par franceinfo
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C’est une audience d’une ampleur inédite qui se tient ce matin devant le Conseil des Prud’hommes de Lannoy, près de Roubaix (Nord), siège du groupe Auchan. Les organisations syndicales déposent quelque 800 dossiers remontés de toute la France, pour une conciliation entre Auchan et ses salariés.

Les syndicats de l’enseigne nordiste reprochent à la direction d’avoir payé pendant sept ans en-dessous du Smic, ce qui est bien-sûr totalement interdit par la législation sur le travail. Et ils réclament le paiement des arriérés qui, pour certains dossiers, portent sur plus de 4.000 euros.

37 heures payées 35

Au cœur de la discorde, les heures de pause non-rémunérées. Du coup, les salariés pointaient 37 heures par semaine, mais n’étaient payés que pour 35 heures. A la clé, un manque à gagner de 500 à 600 euros par an pour chaque plaignant, et un salaire horaire inférieur au Smic.

Ce matin, ce sont donc 800 dossiers qui arrivent en une seule vague sur le bureau des Prud’hommes de Lannoy (Nord). Mais les syndicats qui travaillent sur ce contentieux depuis cinq ans, estiment qu’en tout quelque 5.000 salariés du groupe ont été concernés à un moment ou un autre de leur carrière.

Champion(s) des salaires de misère

Hier déjà, une affaire similaire était jugée devant le tribunal de police de Cergy-Pontoise (Val-d’Oise). Une enquête de l’Inspection du travail avait révélé que les magasins Champion de Marines (Val-d’Oise) et Auchan de Cergy-Pontoise (Val-d’Oise) payaient leurs salariés en-dessous du Smic. Là aussi, ce sont les heures de pause qui étaient décomptées du temps de travail, et donc du salaire.

Le parquet a requis 1.500 euros d'amende par infraction constatée, soit 1.500 euros pour chacun des 35 salariés de Champion Marines et des 44 salariés d’Auchan Cergy. La décision a été mise en délibéré au 5 novembre.

Gilles Halais, avec agences

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