Ce que l'on sait de l'avalanche qui a tué cinq militaires à Valfréjus
Cinq légionnaires sont morts, emportés par une coulée de neige dans la station de Valfréjus, en Savoie.
Cinq militaires sont morts, emportés par une avalanche, lundi 18 janvier, en Savoie. Ils s'entraînaient hors piste à Valfréjus, sous le col du Petit Argentier, lorsqu'une coulée de neige a emporté un groupe de dix-huit personnes. Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, s'est rendu sur place mardi pour rendre visite aux rescapés et aux neuf blessés. Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances exactes de cet accident de montagne.
Que s'est-il passé ?
Quelque 51 militaires, venus d'Europe de l'Est ou du Népal, selon une source policière, se trouvaient sur la piste "dans le cadre d'une formation montagne pour l'acquisition du brevet de skieur militaire", a précisé mardi Jean-Yves Le Drian. Le groupe faisait partie du 2e Régiment étranger de génie de Saint-Christol (Vaucluse). Il avait quitté la station vers 9 heures.
Les légionnaires étaient "sur le point de regagner le sommet du col du Petit Argentier" quand l'avalanche s'est déclenchée vers 13h50, selon Jean-Claude Raffin, maire de la commune de Modane, dont dépend la station de Valfréjus.
L'avalanche mesurait "400 mètres de large pour 250 mètres de dénivelé", a déclaré le capitaine Cyril Anceau, de la CRS Alpes. Pour lui, elle serait la conséquence d'une "plaque à vent", c'est-à-dire une plaque de neige très instable formée par le vent, "qui peut se détacher très facilement de la couche inférieure de la neige, sous le poids d’un skieur", explique France Info.
Quel est le bilan ?
Au total, "18 légionnaires appartenant à un détachement de 51 militaires" ont été emportés par l'avalanche, selon Jean-Yves Le Drian. En arrêt cardio-respiratoire, "cinq de ces soldats ont perdu la vie tandis que neuf ont été blessés", a précisé le ministre. Deux ont été retrouvés dans un état sérieux d'hypothermie et ont été transférés au CHU de Grenoble. Les autres sont hospitalisés à Saint-Jean-de-Maurienne.
Parmi les victimes décédées figure un Français, un Moldave, un Albanais, un Italien et un Népalais, selon les informations de France 3 Alpes. La plupart des militaires avaient appris à skier la semaine précédente, mais il s'agirait d'un processus normal dans l'armée. Les moniteurs, eux, étaient des skieurs aguerris, précise France 3 Alpes.
Les légionnaires se trouvaient sous une couche de 3 à 4 mètres de neige quand ils ont été dégagés. Les détecteurs de victimes d'avalanche qu'ils portaient ont permis de les retrouver.
Où en est l'enquête ?
Le parquet d'Albertville a ouvert une enquête, confiée à la section de recherches de Chambéry et à la brigade de recherches de Saint-Jean-de-Maurienne. Elle doit éclairer les circonstances exactes de l'avalanche. Elle "démontrera si les risques pris [lundi] ont été appréciés avec les précautions qui s'imposent", a déclaré le ministre de la Défense.
"Le secteur dans lequel les militaires évoluaient est raide, une pente de près de 35 degrés, et était dangereux. Il faut faire preuve de bon sens" a estimé sur France 3 Dominique Létang, spécialiste des avalanches. Si des éléments indiquent un homicide involontaire, le dossier pourrait être transféré au parquet de compétence militaire le plus proche, celui de Lyon.
"L'enquête ne fait que commencer, a expliqué le procureur de la République d'Albertville, Jean-Pascal Violet. Nous avons déjà procédé à quelques auditions mais il y en a une cinquantaine à mener. Pour l'instant, nous essayons de comprendre ce qui s'est passé et comment." Un expert en nivologie (l'étude de la neige) a été désigné et se rendra sur les lieux "dès que les conditions le permettront". Des autopsies seront pratiquées à partir de mercredi.
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