Avortée par erreur à Lille : nouvelle faute grave dans une maternité française
Triste coïncidence ou véritable dysfonctionnement au sein de certains hôpitaux français ?
Hier c'est une maman de Montauban qui racontait son accouchement dans une salle d'hôpital déserte.
Aujourd'hui on apprend qu'une autre future mère, enceinte de 4 mois, a perdu son enfant à l'hôpital Saint-Vincent-de-Paul de Lille, suite à une confusion avec une autre patiente.
Pour prévenir le risque d'accouchement prématuré, elle était venue en début de semaine pour un cerclage du col de l'utérus. Dans une chambre voisine, une autre femme attend pour subir un avortement car sa grossesse ne peut être menée à terme.
_ L'étudiante sage-femme qui travaille dans le service doit lui administrer un médicament pour assouplir le col et faciliter le curetage. Seulement elle se trompe de chambre, ne vérifie pas l'identité de la patiente et le donne, par erreur, à la première. Une fois au bloc opératoire, les médecins ne peuvent que constater la dilatation du col provoqué par ce médicament et la perte du fœtus.
Pas de sous-effectifs selon les hôpitaux
Le Dr Denis Houzé de l'Aulnoit, chef de la maternité a reconnu "une erreur épouvantable ". "Ce qui a péché, c'est le contrôle ultime d'identité qui se fait au lit de la patiente".
D'après le directeur général délégué aux hôpitaux de l'Institut catholique, dont dépend l'hôpital lillois, aucun problème de sous-effectif n'est en cause dans ce drame.
Une enquête interne a quoi qu'il en soit été ouverte.
A Montauban on attend le résultat de l'autopsie qui doit être pratiquée aujourd'hui sur le bébé mort lundi, après moins de 6 mois de grossesse, dans la maternité locale. Il s'agit notamment de savoir si l'enfant est né vivant.
Sa mère a d'ores et déjà porté plainte contre l'hôpital, l'accusant de l'avoir laissée seule avec son nouveau-né, sans soin.
Pour l'établissement, comme pour l'Agence régionale de santé, l'enfant n'était pas viable. Il s'agissait d'une "fausse couche tardive en cours d'expulsion".
Quelles soient les conclusions de cette autopsie, l'hôpital devra répondre à cette accusation de la jeune femme qui dit être restée seule pendant 20 minutes alors qu'elle accouchait.
L'établissement a déjà connu deux affaires de morts de nourrissons depuis le début de l'année. Là-aussi la direction a assuré que le nombre de personnes travaillant ce jour-là était conforme à la réglementation.
Juliette Micheneau avec agences
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