"Je regrette énormément le mal que j'ai fait à Séréna", déclare, à son procès, la mère du bébé caché dans le coffre d'une voiture

Article rédigé par Catherine Fournier
France Télévisions
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Rosa Maria Da Cruz, mère de Séréna, arrive aux assises de Corrèze à Tulle, le 12 novembre 2018, où elle est jugée. (GEORGES GOBET / AFP)

Rosa-Maria Da Cruz est jugée à Tulle à partir de lundi. Elle risque vingt ans de prison pour "violences habituelles sur mineure de 15 ans ayant entraîné une infirmité permanente".

Ce qu'il faut savoir

L'histoire avait marqué la France entière. La mère de Séréna, découverte dans le coffre d'une voiture il y a cinq ans, est jugée à partir du lundi 12 novembre devant la cour d'assises de Tulle (Corrèze). Rosa-Maria Da Cruz, aujourd'hui âgée de 50 ans, a caché son bébé aux yeux de tous pendant deux ans dans une pièce de sa maison et dans le coffre de sa Peugeot break, s'occupant en parallèle de ses trois autres enfants. Elle risque vingt ans de prison. Son procès s'est ouvert en début d'après-midi, avec le traditionnel tirage au sort des jurés, suivi du premier interrogatoire de l'accusée.

Les premiers mots de l'accusée. "C'est très dur d'être confrontée à la réalité, au mal que je lui ai fait", a déclaré dans ses premiers mots à la barre Rosa Maria da Cruz, après avoir entendu le rappel des faits lu par le président de la cour d'assises. "Je regrette énormément le mal que j’ai fait à Séréna, je le regrette", a-t-elle ajouté en essuyant quelques larmes.

Le déni de grossesse au cœur des débats. La fillette, née le 24 novembre 2011 à Brive-la-Gaillarde (Corrèze), a été "maintenue en vie" par sa mère après un accouchement clandestin. Une "incroyable dissimulation" consécutive à "un déni de grossesse poussé à l'extrême", selon la défense. Les associations de protection de l'enfance, parties civiles, y voient plutôt une femme enfermée dans une spirale du mensonge. 

Séréna irrémédiablement handicapée. L'enfant, aujourd'hui âgée de 7 ans et placée dans une famille d'accueil, ne parle pas et souffre d'un syndrome autistique irréversible. Une expertise a établi un lien de causalité entre ses conditions de vie pendant deux ans et ses handicaps. Sa mère, qui comparaît libre, est poursuivie pour "violences habituelles sur mineure de 15 ans ayant entraîné une infirmité permanente".