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Besançon : un médecin anesthésiste suspecté de sept empoisonnements, dont deux mortels

Cet homme de 45 ans a été mis en examen pour "empoisonnements avec préméditation" sur sept patients âgés de 37 à 53 ans.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Les sept victimes présumées ont reçu au cours de leurs opérations des "doses létales de substances" qui ont provoqué un arrêt cardiaque. (MAXPPP)

Des empoisonnements mortels dans deux cliniques de Besançon. Lundi 6 mars, un médecin anesthésiste soupçonné d'avoir volontairement empoisonné sept patients entre 2008 et 2017, dont deux mortellement, a été mis en examen pour "empoisonnements avec préméditation", explique France Bleu Besançon. Ce praticien de 45 ans a été placé sous contrôle judiciaire dans la nuit de lundi à mardi, avec interdiction d'exercer sa profession et l'obligation de verser une caution de 60 000 euros.

Des doses létales pendant des opérations

"Mon client conteste fondamentalement tout empoisonnement que ce soit. Il dit passer sa vie à réanimer les gens, pas à les tuer. Il est dans l'incompréhension totale des accusations portées à son encontre", affirme l'avocat du médecin, Me Randall Schwerdorffer.

Selon l'enquête en cours, les sept victimes présumées, quatre femmes et trois hommes, ont reçu au cours de leurs opérations des "doses létales de substances" qui ont provoqué un arrêt cardiaque. Deux d'entre elles n'ont pas pu être réanimées : un homme de 53 ans mort en 2008 pendant une opération des reins, et une femme de 51 ans morte en 2016 au cours d'une opération pour une fracture.

"Un professionnel archi-reconnu"

Ce médecin est reconnu dans le milieu médical bisontin pour ses qualités professionnelles, notamment techniques. "C'est un professionnel archi-reconnu, de grande qualité, qui pratique 2 000 anesthésies par an, et dont le métier est plus qu'un métier, c'est une passion", souligne Me Schwerdorffer, qui dénonce une "accusation ahurissante et fragile".

D'après les investigations de la police judiciaire, "nous avons des indices graves et concordants" qui permettent de "présupposer l'administration volontaire de substances mortelles. Il s'agit de faits gravissimes", a dit la vice-procureure. Une première information judiciaire avait été ouverte pour "homicide involontaire" afin de comprendre le premier décès, puis l'Agence régionale de santé avait signalé d'autres faits suspects, entraînant l'ouverture d'une nouvelle instruction en 2017.

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