Ce que l'on sait du meurtre d'un couple de policiers dans les Yvelines
François Hollande a dénoncé "un acte incontestablement terroriste". L'assaillant, tué par le Raid, a revendiqué avoir agi au nom de l'organisation Etat islamique.
François Hollande a qualifié d'"acte incontestablement terroriste" l'assassinat d'un couple de policiers, lundi 13 juin au soir à Magnanville (Yvelines). Un commandant de police a été tué de plusieurs coups de couteau devant son domicile. Le meurtrier, retranché dans le pavillon, a été tué dans un assaut du Raid. A l'intérieur, les policiers ont découvert le corps de sa compagne et retrouvé le fils du couple, âgé de 3 ans, "choqué et indemne". L'attaque a été attribuée dans la nuit au groupe Etat islamique, par le biais de l'agence Amaq, liée à l'organisation jihadiste. Francetv info récapitule ce que l'on sait de l'affaire.
Que s'est-il passé ?
Vers 21 heures, un homme du nom de Larossi Abballa attaque le commandant de police de 42 ans en civil, en poste aux Mureaux (Yvelines), devant son domicile, situé dans un quartier pavillonnaire de Magnanville. Des témoins ont rapporté aux enquêteurs que l'agresseur aurait crié "Allah akbar" à ce moment-là.
L'individu se retranche dans la maison de sa victime. Peu après, les habitants des alentours sont évacués, avant qu'un dispositif policier conséquent n'empêche toutes les allées et venues. L'unité d'élite du Raid arrive "rapidement sur les lieux", selon le récit du porte-parole du ministère de l'Intérieur, Pierre-Henry Brandet. Un contact est établi avec le terroriste et des négociations commencent, au cours desquelles l'homme se revendique du groupe Etat islamique, rapportent des sources concordantes citées par l'AFP.
Face à l'échec des discussions, il est "décidé de donner l'assaut", précise Pierre-Henry Brandet. De fortes détonations retentissent vers minuit dans le quartier. En entrant dans le domicile du policier, les forces de l'ordre trouvent "le corps d'une femme", relate le procureur de la République de Versailles : il s'agit de la compagne du commandant tué, secrétaire administrative au commissariat de Mantes-la-Jolie, selon une source policière citée par l'AFP. Les hommes du Raid "sauvent" également un petit garçon de 3 ans. Le meurtrier est abattu.
Que sait-on des motivations du meurtrier ?
C'est un Français de 25 ans du nom de Larossi Abballa, condamné en 2013 pour participation à une filière jihadiste entre la France et le Pakistan, a-t-on appris mardi de sources concordantes. L'homme, originaire de Mantes-la-Jolie, avait été jugé avec sept autres prévenus et condamné à trois ans de prison, dont six mois avec sursis, pour "association de malfaiteurs en vue de préparer des actes terroristes". Il faisait également l'objet d'une fiche S, a-t-on appris de source policière.
Il s'agit d'un "combattant [du groupe] Etat islamique", a affirmé dans la nuit un communiqué de l'agence de propagande Amaq, liée à l'organisation jihadiste.
La section antiterroriste du parquet de Paris s'est saisie de l'enquête, "compte tenu à ce stade du mode opératoire, de la cible et des propos tenus pendant les négociations avec le Raid", explique une source proche du dossier à l'AFP. L'enquête est confiée à la sous-division antiterroriste de la police judiciaire, à la PJ de Versailles et à la direction générale de la sécurité intérieure, précise le parquet.
Comment réagissent les autorités ?
Bernard Cazeneuve a exprimé "son infinie tristesse" après le meurtre du "commandant de police et [de] sa compagne, elle-même fonctionnaire du ministère de l'Intérieur", et a qualifié le drame d'"acte terroriste abject". "L'agresseur a été neutralisé par les hommes du Raid, qui ont fait preuve d'un grand sang-froid, d'un grand professionnalisme et ont sauvé le petit garçon du couple", ajoute dans un communiqué le ministre de l'Intérieur.
Il s'est rendu "aux commissariats des Mureaux et de Mantes-la-Jolie" et y a affirmé sa volonté "de faire avancer cette enquête de manière à mettre hors d'état de nuire d'éventuels complices". Deux personnes de l'entourage du tueur ont été placées en garde à vue, mardi.
[Communiqué] Infinie tristesse de @BCazeneuve suite au décès d'un commandant de @PoliceNationale et de sa compagne. pic.twitter.com/EYDYaOoPpV
— Ministère Intérieur (@Place_Beauvau) 13 juin 2016
"Toute la lumière sera faite" sur l'assassinat, a assuré de son côté François Hollande, qui "condamne avec force cet acte odieux", un "acte incontestablement terroriste". Le chef de l'Etat a tenu une réunion mardi matin à l'Elysée, en présence du Premier ministre, Manuel Valls, du ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, et du ministre de la Justice, Jean-Jacques Urvoas.
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