Charlie Hebdo : le lycéen menacé de mort "devrait être protégé" (Riss)
Une situation qui lui inspire "dégoût " et "révolte ". Ce vendredi, Riss, le dessinateur et directeur de Charlie Hebdo a réagi sur France Info aux menaces reçues par un lycéen de la région parisienne qui a publié un numéro spécial du journal de son établissement en faveur de Charlie Hebdo. "C’est scandaleux qu’on puisse menacer un lycéen juste pour un journal lycéen ", a estimé Riss, "car la liberté d’expression est pour tout le monde ".
"Il faut vraiment le soutenir" (Riss sur le lycéen menacé pour avoir soutenu Charlie Hebdo)
Le lycéen a expliqué qu’il n'est ni protégé, ni écouté par le rectorat et le ministère de l’Education. Les menaces durent depuis quatre mois, et pour Riss, "quelqu’un qui reçoit des menaces comme celles-là devrait être protégé ". "Il faut être courageux ", dit le dessinateur au lycéen en confiant dans le même temps "qu’être seul est assez anxiogène ". Les "responsables publics " devraient "plus le soutenir ".
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Entre rire et cafard
Il y a quelques jours, le domicile de Riss a été approché et photographié. Le dessinateur concède que la menace est permanente et que l’équipe de Charlie s’y est habituée. "On sait que personnellement et au journal, tout est possible. On n’exclut rien. Après ce qui s’est passé, on a intégré le fait que tout pouvait arriver ". L’équipe est protégée mais "on ne se sent pas rassuré à 100% ".
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Un certain malaise règne actuellement au sein du journal. "C’est difficile pour tout le monde de faire un journal depuis le 7 janvier ", confie Riss, "mais on a quand même réussi à le faire ". Il y a certes, "tout un tas de problèmes à régler et parfois les gens font ça de manière passionnée donc il faut revenir à la raison ". L’esprit Charlie s’est-il envolé à cause de ces tensions ? Pour Riss, "l'esprit de Charlie s'est envolé avec la mort et le départ de ses dessinateurs ". Le journal a "besoin de dessinateurs avec un esprit de satire et de déconnade, c’est de ça qu’on a besoin en ce moment ". Avec le départ de Luz, chargé des Une depuis les attentats de janvier "il va falloir trouver d’autres dessinateurs, ça n’est pas une période facile ". L’équipe de Charlie rit toujours, confie Riss, mais "on devient vite cafardeux donc il faut penser à l’avenir ".
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