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"Complot fasciste" et "médias" : les motivations de Dekhar ?

Le procureur de la République de Paris a dévoilé jeudi ce qui pourraient être les motivations d'Abdelhakim Dekhar, au lendemain de son arrestation pour les tirs au journal Libération et à La Défense. Dans une lettre non datée, il évoque un "complot fasciste", les médias "qui participent à la manipulation des masses", le "capitalisme" et la "gestion des banlieues". Le tireur est dorénavant audible selon les médecins, il va donc être entendu par les enquêteurs.
Article rédigé par Clara Beaudoux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Parquet de Paris)

Pourquoi ? C'est la grande interrogation qui demeure après l'arrestation mercredi soir d'Abdelhakim Dekhar, 48 ans, tireur présumé qui a semé la panique à Paris ces six derniers jours. Il est notamment soupçonné d'avoir tiré sur un photographe devant le quotidien Libération lundi, puis d'avoir ouvert le feu à La Défense. Il s'avère qu'il était connu des services de police, condamné à quatre ans de prison en 1998 pour sa participation dans la retentissante "affaire Rey-Maupin".

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Les médias "participent à la manipulation des masses" selon Dekhar

Pourquoi a-t-il tiré sur un photographe de Libération ? Pourquoi voulait-il s'en prendre à la Société générale ou à BFMTV ? Lors d'une conférence de presse jeudi matin, le procureur de la République de Paris, François Molins, a dévoilé certains propos du tireur présumé, découverts dans une lettre. Il y accuse notamment les médias de "participer à la manipulation des masses ", les journalistes d'être "payés pour faire avaler aux citoyens le mensonge à la petite
cuillère
".

Un complot "qui viserait à faire revenir le fascisme à travers les médias, les banques, l'action dans les banlieues" selon Dekhar

D'après le procureur, ces écrits dévoilent un "raisonnement confus, qui tourne autour d'un complot, qui viserait à faire revenir le fascisme à travers les médias, les banques, l'action dans les banlieues ". Le tout dans un contexte de "guerre ", le supect évoquant apparemment dans sa lettre le Chant des partisans avec le passage sur les "corbeaux noirs dans nos plaines ". 

De son côté, avant les déclarations du procureur, BFMTV évoquait qu'il était question dans cette lettre de la Libye, de la Syrie et de la situation dans le monde arabe. Sur ce point François Molins a indiqué que la lettre nécessitait une expertise psychiatrique.

Le suspect en état d'être entendu

Ce courrier, non daté, a été remis à la police par la personne qui a hebergé un temps le tireur présumé et dont le témoignage a été décisif pour retrouver sa trace. Un deuxième courrier concernant ses dernières volontés a également été retrouvé à côté d'Abdelhakim Dekhar dans la voiture, où il se trouvait mercredi soir dans un état comateux, probablement lié à une tentative de suicide.

Les motivations du tireur pourraient se préciser dans les heures qui viennent : les médecins ont jugé qu'Abdelhakim Dekhar était maintenant audible, les enquêteurs ont donc commencé à l'interroger. 

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