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Crash A320 : la personnalité du copilote au coeur de l'enquête

L'enquête avance sur la personnalité d'Andreas Lubitz, le copilote de l'Airbus qui est soupçonné d'avoir volontairement précipité l'avion contre la montagne, près de Dignes-les-Bains. Des médicaments pour soigner les troubles psychiques ont été retrouvés au cours des perquisitions selon la presse allemande.
Article rédigé par franceinfo
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  (Andreas Lubitz lors d'un marathon à Hambourg en 2009 © REUTERS/Foto-Team-Mueller)

Nouvelle révélation sur le copilote de l'Airbus A320 de Germanwings qui s'est écrasé dans les Alpes françaises mardi dernier faisant 150 morts. Les éléments semblant accréditer que le jeune homme souffrait de problèmes psychologiques s'accumulent. la police allemande aurait ainsi retrouvé des médicaments au domicile du copilote. Des médicaments présents en grande quantité. Par ailleurs, selon le journal Welt am Sonntag , que le jeune homme aurait été pris en charge par plusieurs neurologues et pychiatres.

Selon le quotidien allemand Bild et le journal américain New York Times, le jeune homme souffrait en outre de problèmes de vue. Des problèmes susceptibles de remettre en cause sa capacité à piloter. L'enquête va devoir déterminer s'il s'agissait de problèmes de nature organique ou psycho-somatique.

Le témoignage de son ex petite amie

Le quotidien allemand Bild publie samedi le témoignage de l'ex-petite amie de celui qui est soupçonné d'avoir délibéremment conduit l'avion au crash.

Cette jeune femme de 26 ans, Maria, hôtesse de l'air, indique au quotidien que lorsqu'elle a entendu parler du crash, une phrase du copilote lui est "revenue en mémoire : 'Un jour, je vais faire quelque chose qui va changer tout le système, et tout le monde connaîtra mon nom et s'en souviendra' ". Si Andreas Lubitz "a fait ça ", "c'est parce qu'il a compris qu'à cause de ses problèmes de santé, son grand rêve d'un emploi à la Lufthansa, comme capitaine et comme pilote de long courrier était pratiquement impossible ", affirme-t-elle.

Les précisions de Sébastien Baer, envoyé spécial de France Info en Allemagne, il répond à Jules Lavie

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"Il était capable de cacher aux autres ce qui se passait vraiment en lui"

La jeune femme indique s'être séparée de lui, après une relation de cinq mois jamais officialisée, "parce qu'il devenait de plus en plus clair qu'il avait un problème ". "Nous avons toujours beaucoup parlé du travail, et là, il devenait quelqu'un d'autre, il s'énervait à propos des conditions de travail. Pas assez d'argent, peur pour le contrat (de travail), trop de pression ", affirme-t-elle.

"Il était capable de cacher aux autres ce qui se passait vraiment en lui ", estime-t-elle, expliquant qu'il "ne parlait pas beaucoup de sa maladie, seulement qu'il suivait un traitement psychiatrique à cause de cela ". Elle évoque un jeune homme "gentil et ouvert " pendant les vols, "très doux " en privé, "quelqu'un qui avait besoin d'amour ".

Sa personnalité, "piste sérieuse", "mais pas la seule"

Alors, Andreas Lubitz aurait-il préméditer son geste ? Sa "personnalité " est une piste sérieuse, "mais pas la seule ", a déclaré samedi à l'AFP un enquêteur français à Düsseldorf. "On a un certain nombre d'éléments qui nous permettent d'avancer dans cette piste, qui est présentée comme une piste sérieuse, mais qui ne peut pas être uniquement la seule ", a déclaré le général de gendarmerie Jean-Pierre Michel, sous directeur de la police judiciaire.

Il a ajouté qu'à ce stade de l'enquête, il n'y avait toujours "pas d'élément particulier " dans la vie du copilote, comme une rupture amoureuse ou un problème professionnel, qui pourrait expliquer un geste volontaire pour détruire l'avion.

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