Creuse : "Pas d’acharnement" sur l’enfant (Procureur)
Ses parents ont voulu faire croire à un enlèvement, avant de passer finalement aux aveux. Quelques heures après le début de sa garde à vue, dans la nuit de samedi à dimanche, c'est le père de Loan, quatre mois, qui a avoué avoir commis des violences sur son fils plusieurs jours avant le signalement de sa disparition, sans que l’on sache combien de temps exactement. Des violences à l'origine vraisemblablement du décès de l'enfant.
Des doutes sur l’implication de la mère
Ce matin, le couple est toujours en garde à vue dans les locaux de la gendarmerie de Guéret. Le procureur de la République veut vérifier l'implication de la mère et savoir si elle n'a pas donné, elle aussi, "des coups à son enfant " directement. "J’ai la conviction et la preuve pour certaines autres choses que les violences n’ont pas été uniques ", explique Sébastien Farges.
Les services sociaux ont fait leur travail
La famille était connue des services sociaux. Mais selon le procureur de la République de Guéret, "ils sont allés au contact des parents et sont allés au bout de ce qu’ils pouvaient faire ". "Au moment où ils sont intervenus et au moment où ils ont cessé leur intervention, il n’y avait pas de notion de violence sur l’enfant, il n’y avait pas de nécessité d’intervention judiciaire en assistance éducative ", déclaré Sébastien Farges. Rien n’indiquait donc que la vie de l’enfant était en danger.
Pas de notion d’acharnement sur l’enfant
Mercredi soir, le couple avait déclaré aux gendarmes qu'un mystérieux inconnu avait enlevé l'enfant à pieds sur une aire de loisirs à Chénérailles, une localité proche de leur domicile. Un scénario monté de toutes pièces. En fait, les parents de Loan avaient mis le corps sans vie de l’enfant dans un sac avant de l’enterrer près d'un étang privé de Saint-Sulpice-les-Champs, à l'opposé du lieu initial des recherches.
Le bébé, qui avait subi une lourde opération il y a quelques semaines, pleurait beaucoup, ont expliqué ses deux parents. Le procureur de la République qualifie les faits de "violence volontaire ayant entraîné la mort sans intention de la donner " car il n’y a "pas de notion d’acharnement ", explique-t-il au micro de France Bleu Creuse. "Je travaille bien sur des violences volontaires, des gestes inadmissibles ", poursuit Sébastien Farges, qui écarte cependant l’hypothèse de la punition qui avait été évoquée dans un premier temps.
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