Fusillades à Marseille : "On ne fait que de dénoncer ces tueries et cela continue inlassablement", déplore une membre du Collectif des Familles
Dans la nuit de dimanche 2 à lundi 3 avril, une triple fusillade a fait au moins trois morts à Marseille.
"On ne fait que dénoncer ces tueries et cela continue inlassablement. Je crois que cela devient hors de contrôle", déplore Karima Meziene, avocate et membre du Collectif des Familles à Marseille, lundi 3 avril sur franceinfo, après la triple fusillade qui a fait au moins trois morts et douze blessés dans la nuit de dimanche à lundi à Marseille.
franceinfo. L'association organise un rassemblement ce lundi dans le quartier du Castellas, où ont eu lieu deux des trois fusillades, un rassemblement pour dire quoi ?
Karima Meziene. Un rassemblement pour dire qu'il y a un vrai ras-le-bol, que cela suffit. La police ne parvient pas à mener des enquêtes parce qu'elle manque de moyens, notre justice ne parvient pas à aboutir à de vrais résultats, il y a beaucoup de classements sans suite. Le résultat, c'est qu'on a des assassins qui sont surpuissants et qui continuent à tuer en toute impunité dans nos quartiers. C'est ce qui gangrène Marseille. Pour nous, il faut plus de moyens pour la police, de vraies enquêtes de police pour interpeller.
Quelles sont les victimes ?
Les victimes sont de plus en plus jeunes. Il n'existe aucun dispositif pour les sécuriser, pour ces jeunes qui, malheureusement, sont enrôlés dans ces réseaux et, lorsqu'ils se rendent compte de la dureté, voudraient en sortir. Mais on ne leur laisse pas le choix, on les séquestre, on les passe à tabac. Il faut de vraies structures d'accompagnement des jeunes mineurs et un numéro d'urgence pour sortir ces jeunes qui sont en danger, parce qu'aujourd'hui, on n'arrive pas à les identifier.
Tout cela se pérpétue-t-il aussi en raison d'une forme de pauvreté ?
C'est la pauvreté qui est la cause de tout cela. Il faut voir les conditions de vie dans lesquelles ils évoluent. Quand on voit ces conditions déplorables, ne serait-ce que les logements insalubres, en fait, ces jeunes n'ont pas d'avenir. La solution de facilité, c'est celle que leur offrent ces trafiquants. Et après, ils sont pris dans un engrenage infernal et tout devient hors de contrôle pour eux.
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