De l'ecstasy potentiellement mortel en circulation en Europe
Les comprimés suspects sont de couleur rouge-orangé et en forme de logo de Superman.
Ils ressemblent à de l'ecstasy, mais ces cachets en forme de logo de Superman contiennent en réalité une drogue de synthèse plus dangereuse, la PMMA, à l'origine de plusieurs décès. L'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT) alerte sur la possible circulation en Europe de ces comprimés.
Où ces comprimés circulent-ils ?
Au moins six décès survenus dans l'UE en 2014, dont deux récemment au Royaume-Uni, sont liés à la consommation de ces comprimés de couleur "rose-orange" et en forme de pentagone irrégulier marqués du "S" du célèbre super-héros. Leur circulation a également été signalée en Espagne, aux Pays-Bas et en Belgique.
"Il convient d'être prudent, il y a des risques que l'on retrouve ce type de cachets en France", souligne-t-on à l'OFDT, notamment dans le milieu festif. Dans l'Hexagone, ces cachets "Superman" n'ont pas encore été identifiés, mais un cachet assez similaire, rose-rouge, affichant le logo "Mitsubishi" et contenant aussi de la PMMA, a été trouvé en juillet en Lorraine.
Qu'est-ce que la PMMA ?
La PMMA est une drogue hallucinogène plus puissante et plus toxique que l'ecstasy (MDMA). Son délai d'action après la prise est plus long que celui de l'ecstasy, "ce qui peut amener l'usager habitué à consommer de la MDMA et ne percevant pas d'effets significatifs à en reprendre", explique l'observatoire européen. Dans un premier temps, cette drogue entraîne "une certaine euphorie et un état proche de l'ivresse alcoolique puis des hallucinations, notamment auditives, peuvent apparaître". Elle cause aussi "une perte d'intérêt pour l'entourage et de motivation pour la parole".
La PMMA, dont les effets peuvent durer entre quatre et cinq heures, peut provoquer une perturbation de l'équilibre chimique du système nerveux central, avec des contractions musculaires, une augmentation de la température corporelle et de la pression sanguine, des nausées, des vomissements, une accélération du pouls, des difficultés respiratoires allant parfois jusqu'à des convulsions, au coma et au décès.
La circulation de cette drogue en Europe s'inscrit dans un contexte de recrudescence de l'ecstasy. En France, depuis 2013, le retour de l'ecstasy s'est notamment manifesté par des teneurs moyennes (de principe actif) plus élevées.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.