Enseignante tuée à Saint-Jean-de-Luz : le procureur va demander le placement en détention de l'adolescent, qui "apparaît" pénalement responsable

Article rédigé par Benoît Jourdain, Clément Parrot, Thomas Baïetto - Sophie Neumayer
France Télévisions
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Conférence de presse du procureur de Bayonne / Agnès Lassalle
Le jeune de 16 ans dit qu'"une petite voix" lui a suggéré de "commettre un assassinat".

Ce qu'il faut savoir

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Le procureur va demander le placement en détention de l'adolescent, qui "apparaît" responsable pénalement, a-t-il annoncé jeudi 23 février lors d'une conférence de presse. Pendant sa garde à vue, le jeune de 16 ans "a mis en avant une petite voix qui lui parle, un être qu'il décrit comme égoïste, manipulateur (...), qui l'incite à faire le mal et qui lui aurait suggéré la veille de commettre un assassinat", a ajouté le procureur.

Une information judiciaire ouverte pour meurtre avec préméditation. L'adolescent, dont la garde à vue a été prolongée jeudi, sera présenté à un juge, qui pourrait décider de son placement en détention. Lors de sa conférence de presse, le procureur de la République a donné des détails sur le déroulement des faits, ainsi que sur le profil psychologique de l'élève de 16 ans : "Il était suivi par un médecin psychiatre, il avait réalisé au mois d'octobre 2022 une tentative de suicide médicamenteuse, et depuis, il faisait l'objet d'une prescription d'antidépresseurs."

Un hommage à Agnès Lassalle. Une minute de silence a été observée à 15 heures, jeudi, dans les établissements scolaires pour honorer la mémoire de la professeure d'espagnol, tuée mercredi, au lycée Saint-Thomas-d'Aquin de Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques). Le ministre de l'Education nationale, Pap Ndiaye, a pris part à ce moment de recueillement au collège Combe de Savoie d'Albertville (Savoie). "C'était une professeure d'espagnol, très dévouée (...) qui passait l'essentiel de son temps à faire du mieux qu'elle pouvait pour faire grandir ses élèves", a-t-il déclaré juste avant. 

Un "exceptionnel dévouement". "C'était une très jolie et très bonne personne, qui était aimée de tous", "qui n'était pas dans le conflit" et "passait au moins 80-90% de son temps à faire son travail pour son école, même pendant les vacances", a témoigné son compagnon sur BFMTV, mercredi soir. Sur les lieux, le ministre de l'Education nationale a salué "l'exceptionnel dévouement" de cette enseignante de 53 ans.

Une cellule psychologique mise en place. Selon Inès, une lycéenne présente mercredi dans la classe, l'élève "s'est approché" de la professeure "et lui a planté un grand couteau dans la poitrine, sans rien dire". "Je ne me sentais pas en sécurité dans le lycée", a-t-elle ajouté, assurant qu'il "n'y avait jamais eu de problème entre" l'auteur de l'agression "et la professeure en classe". Les élèves de la classe concernée ont été pris en charge par une cellule psychologique, tout comme les élèves des deux autres classes de seconde du collège-lycée. La matinée de jeudi doit également être "banalisée" dans l'établissement.