"Il sait ce qui l'attend" : selon sa sœur, Nordahl Lelandais est "dans l'acceptation" de sa "vie en prison"
Déjà condamné à vingt ans de réclusion dans l'affaire du caporal Arthur Noyer, l'ancien maître-chien militaire de 38 ans a "présenté ses excuses" à la famille de la victime.
Ce qu'il faut savoir
Nordahl Lelandais a reconnu qu'il "avait bien donné la mort à Maëlys", lundi 31 janvier, au premier jour de son procès à Grenoble (Isère). L'ancien maître-chien militaire de 38 ans comparaît pour le meurtre précédé de l'enlèvement et de la séquestration de la fillette de 8 ans et demi, croisée lors d'un mariage à Pont-de-Beauvoisin, le 26 août 2017. "J'ai l’impression qu’il a assimilé, qu’il sait ce qui l'attend, a assuré sa sœur à la barre. Il sait que la vie en prison, c’est sa vie." Suivez la première journée d'audience en direct sur franceinfo.
Que s'est-il passé dans la nuit du 26 au 27 août 2017 ? Nordahl Lelandais a longtemps nié être l'auteur du meurtre de Maëlys, avant d'être confondu, en février 2018, par la découverte d'une tache de sang dans le coffre de sa voiture. Il déclare alors avoir tué la fillette "involontairement" en lui portant des coups très violents au visage. Mais ni cet aveu ni l'autopsie du corps n'ont permis de faire la pleine lumière sur les circonstances de la mort de l'enfant. Si Nordahl Lelandais n'est pas poursuivi pour viol, faute d'éléments matériels, la question du mobile sexuel sera centrale lors du procès. Il risque la réclusion criminelle à perpétuité.
Les agressions sexuelles sur ses petites-cousines jugées en même temps. L'accusé devra aussi s'expliquer sur les agressions sexuelles de deux petites-cousines de 5 et 6 ans, commises peu de temps avant l'affaire Maëlys. Il est accusé d'avoir caressé le sexe d'une fillette âgée de 5 ans le 11 juillet, alors que celle-ci dormait, seule dans une chambre. Puis d'avoir reproduit ces mêmes gestes, dans les mêmes circonstances, le 20 août, sur une enfant de 6 ans. Nordahl Lelandais, qui a reconnu ces faits et admis avoir filmé ces agressions, est aussi poursuivi pour détention d'images pédopornographiques.
Une personnalité restée énigmatique lors du procès à Chambéry. Son procès pour le meurtre du caporal Arthur Noyer, en mai 2021 à Chambéry, n'avait pas vraiment permis de cerner sa personnalité énigmatique. Malgré les suppliques de ses anciens amis, l'enjoignant à dire "la vérité", Nordahl Lelandais avait là aussi démenti catégoriquement le mobile sexuel du meurtre de ce jeune militaire de 23 ans pris en stop et s'était cramponné à la version d'une bagarre qui avait mal tourné. Condamné à vingt ans de réclusion, il n'a pas fait appel.
Une importante affluence médiatique. L'affaire Maëlys a soulevé une immense vague d'émotion en France. Et le procès prévu au palais de justice de Grenoble devrait susciter encore plus d'échos médiatiques que celui de Chambéry. La durée des audiences, sur trois semaines – du 31 janvier au 18 février – est bien plus longue que ne le veut l'usage pour ce type d'affaire. Un dispositif hors norme a été mis en place pour accueillir les plus de 160 journalistes accrédités.