Mort de Maëlys : comment les enquêteurs ont réussi à retrouver le corps de la fillette
Lors d'une conférence de presse, le procureur de la République de Grenoble a fait le récit des dernières heures qui ont fait basculer l'enquête.
"Ce soir, les parents de Maëlys ne sont plus dans l'ignorance, ils savent que leur fille est morte." Le procureur de la République de Grenoble, Jean-Yves Coquillat, a annoncé, mercredi 14 février, que des ossements appartenant à la fillette venaient d'être découverts. Lors d'une conférence de presse, au terme d'une "journée dense, éprouvante et émouvante pour tout le monde", il a détaillé les dernières avancées du dossier qui ont permis de retrouver l'enfant portée disparue depuis le 27 août dernier.
Du sang retrouvé dans la voiture
Le procureur a révélé que, dans le cadre de l'enquête, les juges d'instruction avaient récemment fait "désosser le véhicule de Nordahl Lelandais". Tout a basculé lorsque "les gendarmes ont découvert, dans le coffre de ce véhicule, sous les tapis de sol qui sont fixés sur les Audi, une tache de sang". Après expertise, il a été déterminé que ce sang était celui de Maëlys.
Au début de l'enquête, de premières investigations avaient été menées sur le véhicule du suspect. "Par la suite, on s'est rendu compte, en travaillant de concert avec les enquêteurs que le véhicule du suspect avait été profondément nettoyé", raconte Patrick Touron, directeur de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie, à franceinfo. "Nous avons étudié et recherché des traces sur des zones qui n'étaient pas nettoyables facilement", poursuit-il. C'est là, grâce à des techniques d'éclairage et des lasers qui permettent de réveler des éléments invisibles à l'œil nu, que les enquêteurs découvrent une trace de sang. "Il a nettoyé, mais pas suffisamment bien pour qu'on ne retrouve pas" cette trace.
Nordahl Lelandais demande à être entendu
Après avoir pris connaissance de cette dernière expertise, l'avocat de Nordahl Lelandais "a rendu visite à son client hier", selon le représentant du parquet. Lors de cette entrevue au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère), Alain Jakubowicz a prévenu le suspect de la découverte de cet élément décisif. C'est alors que "Nordahl Lelandais a demandé, hier [mardi], au juge d'instruction de l'entendre aujourd'hui, car il avait des révélations à faire".
Le suspect passe aux aveux
"Au cours de son audition [mercredi], Nordahl Lelandais a indiqué qu'il avait tué Maëlys 'involontairement' – c'est son terme – et qu'il s'était débarrassé du corps, a rapporté le procureur. Il a présenté ses excuses aux parents de Maëlys, à Maëlys elle-même et au juge." Le suspect a précisé qu'il avait emmené l'enfant en voiture depuis la salle des fêtes, qu'il l'avait tuée, qu'il l'avait déposée "dans un endroit à proximité de sa maison" et qu'il était ensuite retourné au mariage. Il est ensuite revenu "récupérer le corps", qu'il a mis dans son coffre et qu'il a "déposé dans la montagne, dans un endroit très reculé où il y avait de la forêt et un petit ravin".
Les enquêteurs retrouvent le corps
Après ces aveux détaillés, un transport a été organisé vers les lieux indiqués dans le massif de la Chartreuse, en compagnie de Nordahl Lelandais. "Il nous a emmenés près de son domicile, de chez ses parents, où il avait déposé le corps de Maëlys après la mort de celle-ci", a poursuivi le procureur. De là, "il nous a fallu la journée pour qu'il retrouve l'endroit" où se trouvaient les restes de l'enfant. Les recherches ont été rendues difficiles par la neige tombée dans la nuit. Ce sont finalement des "chiens spéciaux, des 'chiens de restes humains'" qui ont découvert, en début de soirée, "un crâne d'enfant et un os long" encore non identifié.
Des questions toujours en suspens
Face à la presse, Jean-Yves Coquillat a précisé que Nordahl Lelandais avait "refusé de s'expliquer, pour l'instant, sur la façon dont cette mort avait eu lieu". Le suspect a dit "souhaiter d'abord que le corps soit retrouvé", avant de s'expliquer ultérieurement. "L'instruction va se poursuivre", a souligné le procureur, pour qui "il faudra déterminer les conditions de la mort et répondre à un certain nombre de questions qui restent posées". Nordahl Lelandais "bénéficie toujours, malgré ses aveux, de la présomption d'innocence", a-t-il conclu.
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