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Disparition de Steve : "Aucune communication de la préfecture ou du magistrat en charge", dénonce l'association qui a déposé plainte

Le président de l'association qui a déposé une plainte collective contre X après la disparition de Steve Caniço à Nantes a réagi sur franceinfo, alors que le corps du jeune homme a été repêché dans la Loire.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Banderoles devant la préfecture de Nantes (Loire-Atlantique), le 3 juillet 2019, en hommage à Steve, disparu dans la Loire le 22 juin lors d'affrontements avec la police en marge de la fête de la Musique. (GRÉGORY JULLIAN / RADIO FRANCE)

Alors que le corps repêché dans la Loire, à Nantes, lundi 29 juillet, a été identifié mardi 30 juillet comme étant celui de Steve Caniço, disparu le soir de la Fête de la musique après une opération de police controversée, le procureur de la République de Nantes a annoncé l'ouverture d'une information judiciaire contre X pour "homicide involontaire".

Interrogé sur franceinfo, Victor Lacroix, président de l'association culturelle Media'Son à l'origine d'une plainte collective "contre X pour mise en danger de la vie d'autrui", estime qu'il "n'y a eu aucune communication de la part de la préfecture ou du magistrat en charge" dans cette affaire.

franceinfo : Aujourd'hui, l'enquête va enfin pouvoir être menée ?

Victor Lacroix : Je suis heureux que les parents puissent enfin faire leur deuil, qu'ils ne soient plus dans l'incertitude. Une enquête a été ouverte pour homicide involontaire. Au total, ce sont cinq enquêtes qui ont été ouvertes. Nous, ce qui nous choque le plus, c'est que nous avons été reçus à la préfecture où des responsables nous ont dit qu'ils n'étaient pas au courant que des installations sonores étaient mises en place. Mais une enquête de Mediapart a révélé que des policiers avaient fait un rapport en 2017, faisant état d'installations sonores. Au vu de la dangerosité des lieux, ils avaient procédé à un repli tactique au lieu d'une intervention policière.

D'après vous, ce sont bien des violences policières qui ont provoqué la mort de Steve le 21 juin ?

Pour nous, il n'en fait aucun doute.

Selon la police, il n'y a pas eu de charge ce soir-là ?

Ce n'est pas ce qu'on voit sur les images. Je pense que les policiers auraient pu, comme les autres années, procéder à un repli tactique. Il est aussi fait mention de pressions de la hiérarchie vis-à-vis de ces installations sonores pour les faire arrêter. Mais les responsabilités vont être mises à jour par l'IGPN. La Coordination nationale des sound system, une coordination d'acteurs de la scène free party, demande également à monsieur Castaner que l'IGA, l'inspection générale de l'administration, soit saisie.

Vous mettez aussi en cause les autorités gouvernementales sur la manière dont les recherches ont été effectuées ?

Ce que je trouve très dommageable, c'est qu'il n'y a eu aucune communication de la part de la préfecture ou du magistrat qui était en charge de mener ces instructions. D'habitude, quand il y a une disparition, il y a des points presse pour expliquer quels moyens sont déployés. Sur le terrain, on ne voyait pas beaucoup de monde non plus.

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