Disparues de la gare de Perpignan : "Un grand pas a été franchi"
Honte et espoir. Ce jeudi, 17 ans après les faits, l’homme suspecté de la mort d’une des disparues de la gare de Perpignan est passé aux aveux. Il a avoué avoir tué Mokhtaria Chaïb en décembre 1997. Jacques Rançon, 54 ans, a été mis en examen dans la foulée pour viol avec arme en récidive et placé en détention provisoire. Selon Gilles Soulié, directeur du SRPJ de Montpellier, "il ne semble pas avoir agi avec quelqu’un ".
Le directeur (qui était enquêteur à Perpignan au moment des faits) est aujourd'hui soulagé par cette mise en examen : "C’est une énorme satisfaction après 17 ans d’enquête parce que quand on reçoit les familles régulièrement et qu’au bout d’un certain temps on n’a plus grand-chose à leur dire, ce sont de longs moments de solitude ".
Ce geste, il en a "honte ", selon son avocat Me Xavier Capelet, "il a exprimé ses regrets et m'a demandé d'adresser ses excuses à la famille de Mokhtaria. Il est arrivé à un point où il fallait qu'il se libère, qu'il soulage sa conscience ".
L’enquête continue
Avec ces aveux, "un grand pas a été franchi ", estime Me Etienne Nicolau, "mais rien n’est terminé ". Certes, "l'apparent profil de prédateur " du suspect, ainsi que ses aveux, "permettent de penser que la justice ne se trompe pas ". Mais ce n'est que "le début de l'enquête ", a-t-il lancé, rappelant que, peu après les faits, "nous nous étions tous trompés " en accusant notamment un faux médecin péruvien, qui s'est révélé innocent.
"Les mystères de la gare de Perpignan ne sont pas tous été élucidés" (Me Nicolau, avocat des familles des victimes)
Même prudence du côté de la SRPJ. Car si l’ADN retrouvé sur le corps de Mokhtaria Chaïb, a permis de remonter jusqu’à Jacques Rançon, à ce stade, rien ne le met en cause dans la mort de Marie-Hélène Gonzales en 1998, reliée à l’époque à celle de Mokhtaria Chaïb, ainsi que la disparition de Tatiana Andujar en 1995.
Jacques Rançon a déjà été condamné à huit ans de prison à Amiens pour viol. La police fait également état d’autres "condamnations de nature correctionnelle pour des menaces, des violences, des infractions de cette nature ".
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