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Drogue et corruption : le n°2 de la PJ de Lyon toujours en garde à vue

L'annonce de l'arrestation de Michel Neyret, adjoint à la Direction interrégionale de la PJ de Lyon, a provoqué comme un "cataclysme" à Lyon et dans toute la police nationale hier. _ Il est soupçonné de corruption, trafic international de stupéfiants et blanchiment d'argent. Il a été placé en garde à vue, avec son épouse et trois trafiquants présumés. Mais de source interne, d'autres policiers voire magistrats pourraient être "rapidement mis en cause"...
Article rédigé par franceinfo
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La JIRS, la juridiction interrégionale spécialisée parisienne et la police des polices, seraient sur cette affaire depuis plusieurs semaines déjà. Dans la plus grande discrétion, étant donnée la personnalité du principal mis en cause.
_ Un n°2 de PJ qui pourrait avoir trempé dans un trafic international de cocaïne, ayant des ramifications en Colombie, ça n'arrive pas tous les jours. Surtout, quand le haut-fonctionnaire en question bénéficie d'une réputation sans tâche, accumule les faits d'arme -il s'était spécialisé dans la lutte contre le go fast, ou les braquages en chaîne dans les bijouteries lyonnaises) et aime à s'exhiber en photo devant ses spectaculaires prises de drogue ou de faux billets. Sans oublier cette cocasserie : l'"intègre" policier a récemment conseillé le réalisateur Olivier Marchal sur le tournage du film Les Lyonnais, qui met en scène le gang des Lyonnais, célèbre bande de braqueurs dans les années 70, que lui-même avait traqué à l'époque.

Et Michel Neyret ne serait pas le seul soupçonné dans cette affaire. On parle de policiers, de commissaires et d'officiers, à Nice (d'où vient Michel Neyret) ou Marseille. "Balancés par le milieu du grand banditisme", par des "truands français et italiens", selon une source citée par l'AFP.

Il n'empêche, pour le moment, c'est bien le super-flic lyonnais qui "doit s'expliquer". Il a été interpellé à son domicile avec son épouse hier matin, par l'IGS, la police des polices, pour être conduit à Paris. Son supérieur, le directeur interrégional de la police judiciaire de Lyon, Claude Catto, se dit "catastrophé, c'est un cataclysme ". Le directeur central de la police judiciaire, Christian Lothion, lui-même, s'est rendu à Lyon hier, signe de la gravité de la situation. Certains, incrédules devant l'énormité de l'affaire, évoque même une possible manipulation.

Cécile Quéguiner, avec agences

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