EDF soupçonnée d'avoir espionné Greenpeace

C'est en enquêtant sur une tout autre affaire - le piratage informatique du laboratoire antidopage de Châtenay-Malabry, en 2006 - que les policiers ont déterré le lièvre : Yannick Jadot, à l'époque directeur de Greenpeace France, a lui-même été victime d'un piratage de son ordinateur.

Les policiers, en remontant le fil de leur enquête, sont en effet arrivés jusque chez Kargus Consultant, un cabinet de veille technologique. Un informaticien de la société avoue avoir piraté l'ordinateur de Yannick Jadot.
_ Là où les choses se corsent, c'est que Kargus avoue à son tour avoir travaillé pour EDF... EDF réplique comme elle peut, estimant que son prestataire de services a fait du zèle.

Les choses en sont donc là. Les numéros 1 et 2 de la sécurité d'EDF, Pascal Durieux et Pierre François, ont été mis en examen pour "complicité d'introduction frauduleuse dans un système de traitement automatisé de données".
_ Trois autres personnes sont également poursuivies : le patron de Kargus et deux employés.

EDF dit avoir découvert l'histoire lors d'une perquisition qui s'est produite dans ses locaux. La compagnie d'électricité a même décidé de se porter partie civile, “pour obtenir réparation de son préjudice en qualité de victime de Kargus”, selon la porte-parole d'EDF.
_ Greenpeace France devrait également se porter partie civile.

Quoi qu'il en soit, le fait qu'EDF puisse avoir espionné Greenpeace ne paraît pas si étonnant. Les relations entre les deux entités ont été pour le moins tumultueuses.
_ En 2006, Yannick Jadot avait publié, avec Sortir du nucléaire, un document classé secret-défense ; un document qui mettait en évidence la vulnérabilité du réacteur nucléaire EPR, en construction à Flamanville, dans la Manche.

Guillaume Gaven, avec agences