Procès des effondrements de la rue d’Aubagne : l’association "Marseille en colère" espère que "le tribunal ira bien au-delà" des réquisitions

Kaouther Ben Mohamed, présidente de l'association, déplore également l'absence d'excuses de la part des mis en cause à l'égard des familles de victimes.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des avocats et des policiers se tiennent au palais de justice le 12 décembre 2024 lors du procès de l'effondrement mortel en 2018 de deux bâtiments de la rue d'Aubagne à Marseille. (CLEMENT MAHOUDEAU / AFP)

"On sait très bien que la prison ne ramènera personne mais on s’attendait à des [réquisitions] plus fermes", réagit Kaouther Ben Mohamed, présidente de l’association "Marseille en colère", jeudi 12 décembre sur franceinfo, en réaction aux réquisitions dans le cadre du procès sur les effondrements de la rue d'Aubagne en 2018.

Trois ans de prison ferme ont notamment été requis contre Julien Ruas, adjoint au maire de Marseille Jean-Claude Gaudin au moment de l'effondrement qui a fait huit morts. Kaouther Ben Mohamed salue toutefois "la volonté ferme" du parquet et du ministère public de "combattre l’habitat indigne" mais espère "que le tribunal ira bien au-delà" afin de "dissuader" les propriétaires de logements indignes.

Manque de "courage" et pas d'excuses

"Nous, ce qu’on regrettera toujours, c’est que personne, dans cette chaîne de responsabilités n’a eu le courage de mettre à l’abri les habitants de cet immeuble et de les sauver de cette mort certaine compte tenu de l’état du bâti", déplore la présidente et fondatrice de "Marseille en colère", une des figures de la lutte contre le fléau du mal-logement. Elle déplore par ailleurs que sur le banc des accusés "personne n’a eu le courage, la dignité, de s’excuser" auprès des familles des victimes, "de leur dire pardon". Les familles avec lesquelles elle a pu échanger se disent "déçues".

Seize prévenus comparaissent, dont quatre renvoyés par les magistrats instructeurs. Une dizaine de copropriétaires ont été cités directement par les parties civiles. Selon Kaouther Ben Mohamed, "ce n’est pas que ça n’était pas visible, c’est qu’ils n’ont pas voulu voir, ils n’ont pas voulu réparer, c’est ça qui est rageant". Elle dénonce un "mépris systémique". "Lorsque c’est un quartier populaire, on ne regarde pas, on ne répare pas, on ne protège pas", conclut-elle.

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