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Emplois fictifs du RPR : Chirac de nouveau mis en examen

L’ancien président a été mis en examen pour la deuxième fois. Après celle des chargés de mission, il s’agit cette fois de l’affaire des emplois fictifs du RPR à la mairie de Paris. Au juge Gazeaux, Jacques Chirac a pourtant {"réaffirmé qu’aucun système"} n’avait {"jamais existé à la mairie"}, selon son entourage…
Article rédigé par franceinfo
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L’entretien entre l’ancien président de la République, ancien maire de Paris, et le juge d’instruction Jacques Gazeaux, a eu lieu ce matin dans les locaux du médiateur de la République. Un entretien de vingt minutes, et "le juge n’a posé aucune question", précise Me Jean Veil, l’avocat de Jacques Chirac.

L’ancien président, âgé de 77 ans, s’est vu signifier une mise en examen pour "prise illégale d’intérêt" dans l’affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris. Il s’agit plus précisément de sept emplois fictifs pour lesquels des cadres permanents du RPR, le parti de l’ancien président, touchaient des salaires versés par la mairie de Paris, la ville du président.

Le cas de Jacques Chirac, par ailleurs déjà renvoyé en correctionnelle pour "détournement de fonds publics" dans l’affaire dite des chargés de mission de la mairie de Paris (une autre affaire d’emplois fictifs), avait été disjoint du dossier, dans l’attente de la fin de son mandat présidentiel. Il avait été entendu, en juin 2007, sous le statut de témoin assisté, quelques semaines après son départ de l’Elysée.

Le bureau de Jacques Chirac fait savoir que ce dernier a "déjà répondu", à l’époque, "à l’ensemble des questions relatives à ce dossier (…) et qu’aucun élément nouveau n’est intervenu depuis lors. Sur ce dossier comme dans son autre volet, instruit à Paris, le président Chirac souhaite que la procédure puisse avancer dans les meilleurs délais, afin que soit définitivement établi que rien ne saurait lui être reproché", conclut le communiqué.

Lettre manuscrite

La justice dispose d'un élément matériel contre Jacques Chirac, une lettre signée de sa main le 16 décembre 1993 dans laquelle il demande une promotion pour une personne salariée par la ville entre 1983 et 1994, Madeleine Farard, qui a reconnu durant l'enquête avoir travaillé exclusivement pour le RPR.
_ L'instruction retient que la mairie de Paris a servi frauduleusement à financer le fonctionnement du RPR à travers ces emplois, ou à fournir des rémunérations de complaisance à des proches amis politiques ou aux familles de ces derniers.

Dans cette affaire, plusieurs condamnations ont déjà été prononcées en 2004, notamment à l’encontre d’Alain Juppé (un an d'inéligibilité et 14 mois de prison avec sursis) qui cumulait les fonctions de secrétaire général du RPR et d’adjoint aux Finances lorsque Jacques Chirac était maire de Paris.

La prise illégale d’intérêt est un délit passible de cinq ans d’emprisonnement et 75.000 euros d’amende.

Gilles Halais, avec agences

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