Eunice Barber condamnée pour outrage et rébellion
A l’origine de cette "affaire" qui remonte au 18 mars 2006 à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), une simple infraction au Code de la route : Eunice Barber s’est engagée dans une rue exceptionnellement interdite à la circulation.
Les conditions de son interpellation sont moins banales.
Refus d’obtempérer, rébellion et outrage, affirment les policiers, qui accusent la championne d’avoir mordu deux agents, et d’avoir traité une fonctionnaire de "sale blanche".
Barber répond qu’elle a simplement voulu "protéger" son corps, son "outil de travail" . Elle accuse les policiers de l’avoir "humainement humiliée, peut-être" par "racisme". Encore marquée par cette histoire qui lui a valu 28 heures de garde à vue et qui "a bousillé (sa) vie psychologiquement", Eunice Barber s’est effondrée à plusieurs reprises au cours de l’audience.
Une audience exceptionnellement longue – plus de quatre heures – pour ce genre d’affaire généralement expédié en une demi-heure. Le tribunal a notamment pris le temps de visionner plusieurs vidéos, dont celle d’un amateur montrant le laborieux menottage de Barber, plaquée au sol par six policiers. "Mme Barber, c’est 72 kg de muscles" et elle "gesticulait avec une force extraordinaire", affirme l’un des fonctionnaires.
Le tribunal n’a retenu aucune faute de la part des fonctionnaires de police, et condamné la championne à 5.000 euros d’amende. La double championne du monde devra en outre indemniser les six policiers à hauteur du préjudice moral et de la souffrance retenus par le tribunal : 350 à 1.050 euros de dommages et intérêts.
C’est "plus que de l’injustice", réagit Eunice Barber, qui envisage de faire appel.
Gilles Halais, avec agences
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