Le braqueur Redoine Faïd va déposer un recours contre ses conditions de détention
Condamné à 25 ans de réclusion pour son rôle d'"organisateur" dans un braquage raté en 2010, Redoine Faïd doit être rejugé en 2020 pour l'attaque d'un fourgon blindé.
"On est emmuré vivant." Redoine Faïd est détenu à la prison de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais), l'une des prisons les plus sécurisées de France, depuis son arrestation en octobre 2018, après une spectaculaire évasion et trois mois de cavale. Le braqueur multirécidiviste va déposer un recours auprès du tribunal administratif pour dénoncer ses conditions de détention, annonce son avocate Yasmina Belmokhtar au Journal du dimanche. L'hebdomadaire publie également dimanche 27 octobre un entretien avec le braqueur multirécidiviste, dans lequel il raconte son quotidien à l'isolement.
"On ne voit personne. On ne touche personne, au sens propre et au figuré. C'est l'exclusion totale : une vie de paria, de rebut de la société", raconte celui qui s'était évadé en hélicoptère de la prison de Réau (Seine-et-Marne) en juillet 2018, avant d'être arrêté, trois mois plus tard dans l'Oise.
"J'assume ce que je fais"
Se défendant d'être une "victime", il affirme que certains surveillants "refusent les promenades ou le sport" quand d'autres le "mettent excessivement à poil" pour le fouiller et "regardent à plusieurs [ses] parties intimes". Redoine Faïd dénonce aussi l'utilisation des "menottes à chaque déplacement". Pour tenir le coup, Redoine Faïd s'"impose une discipline en acier", en faisant des "pompes et des abdos". Il dit en outre avoir reçu "moins de dix visites", en un an.
Toute la barbarie pénitentiaire est concentrée dans cette structure carcérale hyper criminogène. C'est fait pour écraser ton âme.
Redoine Faïdau "Journal du dimanche"
Le détenu, qui s'était déjà évadé en 2013 de la prison de Lille-Sequedin, a été définitivement condamné à 25 ans de réclusion pour son rôle d'"organisateur" dans un braquage raté en 2010, qui avait coûté la vie à une policière municipale, et doit être rejugé en 2020 pour l'attaque d'un fourgon blindé. Il risque très gros pour son évasion de Réau. "Ils peuvent me mettre un siècle s'ils veulent, je l'accepte. Parce que j'assume ce que je fais. Je ne changerai jamais", conclut-il.
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