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Fiasco d'Outreau : dépositions favorables au juge Burgaud

Des magistrats et un policier ont témoigné en faveur du juge Fabrice Burgaud lors de l'audience disciplinaire où il doit s'expliquer sur le fiasco de l'affaire de pédophilie d'Outreau, devenu historique en France. Les défenseurs du juge ont accusé la Chancellerie de {"s'acharner"} contre {"cet homme seul"}.
Article rédigé par franceinfo
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La deuxième journée de l'audience disciplinaire de Fabrice Burgaud a donné lieu à une passe d'armes entre la Chancellerie et la défense sur le caractère "délibéré" des fautes imputées au juge de l'affaire d'Outreau qui a fait citer plusieurs témoins pour défendre son travail.

Didier Wallet, qui dirigeait la brigade des mineurs et est l'auteur de l'enquête de police menée sur l'affaire à Boulogne-sur-Mer, a évoqué de graves problèmes de manque de moyens. De son côté, Didier Beauvais, magistrat qui dirigeait la chambre de l'instruction de Douai qui a contrôlé cette enquête, a exclu surtout d'avoir été trompé par Fabrice Burgaud, ce que soutient le ministère de la Justice. Le magistrat a également jugé que les méthodes employées par le juge Burgaud étaient globalement conformes aux habitudes.

Ces dépositions, sollicitées par la défense, placent en position difficile le ministère, qui veut concentrer la responsabilité de l'affaire sur Fabrice Burgaud. Il a lui-même dénoncé "l'acharnement de la Chancellerie à fournir à tout prix un coupable à l'opinion publique".

"Puisqu'il faut abattre cet homme, faisons-le vite", a tonné l'un de ses avocats, Patrick Maisonneuve, qui a lancé à la représentante de la Chancellerie: "Si vous estimez qu'il y a eu des manquements du début à la fin, alors renvoyez l'ensemble de la soixantaine de magistrats qui ont eu à connaître de ce dossier et n'accablez pas cet homme qui est seul".

En juin 2006, le rapport de la commission d'enquête parlementaire et celui de l'inspection des services judiciaires avaient imputé les insuffisances de la procédure d'Outreau à l'ensemble de la chaîne pénale. Mais seuls le procureur Gérald Lesigne et le juge Fabrice Burgaud avaient été renvoyés devant la formation disciplinaire du Conseil supérieur de la magistrature (CSM).

Le juge d'instruction répond devant le Conseil supérieur de la magistrature des erreurs présumées qui ont conduit à l'emprisonnement de 12 personnes et à la mort d'un 13e homme en détention, tous accusés à tort de viols sur des enfants. Le CSM doit poursuivre l'examen des faits jusqu'à la fin de la semaine. Sa décision sera mise en délibéré. Fabrice Burgaud, 37 ans, encourt une sanction allant du blâme à la révocation.

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