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Fourniret muet : les familles quittent l'audience

Après avoir accepté de parler et commencé à s’expliquer hier sur ses crimes, Michel Fourniret a décidé ce matin de se murer de nouveau dans le silence. En signe de protestation, les familles des victimes ont décidé de quitter symboliquement le procès...
Article rédigé par franceinfo
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Tout a commencé par des insultes proférées à l’un des avocats des parties civiles qui le malmenait par ses questions : "Ecoutez maître Seban, c’est pas une loque émotive comme moi qui va se laisser impressionner par un petit avocat de merde", a lancé Fourniret à l’adresse de l’avocat, lors de son interrogatoire sur le meurtre de Jeanne-Marie Desramault en 1989.

Après des remontrances de l’avocat général Francis Nachbar, Michel Fourniret a décidé de se murer de nouveau dans le silence. "J’ai voulu prendre la parole, j’ai toutes les raisons de le regretter, donc je reprends ma parole. Terminé !", a lancé le tueur en série présumé.

C’est donc un nouveau revirement de Michel Fourniret, qui avait accepté mercredi dernier de s’expliquer devant les familles des victimes, après avoir passé les premières semaines de son procès sans dire un mot. Le président de la cour d’assises Gilles Latapie avait mis en place deux matinées d’audience supplémentaires pour interroger l’accusé sur les circonstances des sept meurtres de jeunes filles, ce qu’avait commencé à faire Fourniret hier matin (lire notre article).

Une "pantomime"

Après une suspension d’audience pour tenter de convaincre l’accuser de "ne pas s’arrêter au milieu du gué", ses avocats ont confirmé qu’il allait désormais "rester dans les dispositions d’esprit manifestées" en début d’audience. "Je suis debout pour m'exposer aux insultes que je mérite mais quelque question que ce soit, je n'y répondrai pas", a conclu Fourniret.

En signe de protestation, les familles des victimes ont décidé, à l'unanimité, de quitter symboliquement le procès. "Il insulte l'intégrité des familles des victimes. Il n'y a pas de raison qu'on continue à assister à sa pantomime", a déclaré Marie-Jeanne Laville.

Cinq crimes devaient être examinés ce matin par la cour : ceux de Jeanne-Marie Desramault, Elisabeth Brichet, Natacha Danais, Céline Saison et Mananya Thumpong. L'audience se poursuit cet après-midi avec l'audition d'experts psychiatre sur la personnalité de l'accusé.

Gilles Halais avec agences

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