Fusillade à Marseille : "Ce qui s'est passé nous rappelle à quel point le narcotrafic international tue des jeunes sur le territoire de la cité phocéenne", déclare l'adjoint au maire
"Ce qui s'est passé aujourd'hui nous rappelle à quel point le narcotrafic international tue des jeunes gens sur le territoire de la cité phocéenne", a déclaré dimanche 21 mai sur franceinfo Yannick Ohanessian, adjoint au maire de Marseille en charge du bataillon des marins-pompiers et de la sécurité, après la mort de trois personnes dans une fusillade devant une boîte de nuit ce dimanche matin. Depuis le début de l'année, 21 personnes sont mortes à Marseille dans des règlements de comptes principalement liés à des trafics de drogue.
franceinfo : Est-ce qu'il s'agit à chaque fois de morts liées à des trafics de drogue ?
Yannick Ohanessian : Pas à chaque fois, mais il est certain que bien souvent c'est sur fond de trafic de drogue. Ce qui s'est passé aujourd'hui nous rappelle à quel point le narcotrafic international tue des jeunes gens sur le territoire de la cité phocéenne. Il faut que l'ensemble des pouvoirs publics, l'Etat comme les collectivités locales, se saisissent de cette situation pour essayer de mettre tous les moyens possibles pour enrayer et endiguer la situation.
Les armes sont-elles un problème inquiétant dans la ville ?
Oui, nous avons, avec le maire de Marseille, alerté à plusieurs reprises les services de l'Etat pour dire qu'il fallait donner beaucoup plus de moyens, notamment au service des douanes, pour contrôler les marchandises qui arrivent par voies portuaires ou par voies routières sur le territoire de la commune. Ce sont souvent des armes de guerre ou de la drogue. Donc, il faut se doter de tous les moyens, tous les outils, les dispositifs pour lutter contre ce narcotrafic. C'est un réseau international qui officie sur Marseille, ce sont des bandes rivales qui s'organisent.
Pourquoi Marseille est-elle dans cette situation ?
La réalité de ce trafic de drogue concerne davantage le territoire national, pour ne pas dire le continent européen. C'est à ce niveau-là qu'il faut lutter. Marseille n'est pas une exception. On connaît les commanditaires et on peut aller les chercher, donner davantage de moyens aux brigades financières, davantage de moyens aux services enquêteurs pour monter des planques, aller interpeller sur une coopération internationale. Tant qu'on ne fera pas ça, je pense qu'on jouera petits bras face à une situation qui s'envenime un peu plus chaque jour.
La situation est-elle hors de contrôle ?
Non, je ne crois pas dans le sens où les opérations de police se multiplient tous les jours. Tous les jours il y a des compagnies de CRS qui se déploient dans les cités, qui interpellent, qui saisissent des armes, des quantités de drogue. Mais on ne s'attaque pas à la racine du mal. La ville de Marseille a mis des moyens conséquents sur la police municipale, notre système de vidéo protection. Il faut s'attaquer aux gros bonnets et on est capable de les identifier et ils sont très largement à l'extérieur du territoire national.
Des associations et des collectifs citoyens tentent de lutter contre ces violences. Faut-il les aider davantage ?
Bien sûr, nous les rencontrons régulièrement. Récemment nous avons souhaité les faire rentrer dans le Conseil municipal de Marseille. On voulait leur dire toute notre solidarité, notre tristesse par rapport à ces tueries et qui laissent des familles décimées.
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