Grand oral de Villepin : le tournant du procès ?
"J’en sortirai libre et blanchi, au nom du peuple français ! "
_ On se souvient de la déclaration théâtrale et fracassante de Dominique de Villepin au premier jour de son procès, sur les marches du Palais. Lors de l'audience de cet après-midi devant les juges de la 11e chambre correctionnelle, l’ancien Premier ministre doit s’employer à convaincre qu’il n’a pas été l’instigateur de la manipulation visant à salir Nicolas Sarkozy, son déjà-rival politique d’alors.
Des juges qui l’accusent aujourd’hui d’avoir "donné pour instruction" à Jean-Louis Gergorin de transmettre à la justice les fichiers-clients de Clearstream, dont il connaissait pourtant "l’origine frauduleuse et la fausseté" , en prenant bien soin de ne jamais apparaître à visage découvert. Bref, d’avoir voulu se débarrasser à bon compte de celui qui se trouvait à l’époque sur sa route de l’Elysée.
Absurde
L’ancien diplomate balaye d’un revers de la main en qualifiant ces accusations d’"absurdes".
_ Les juges ont pourtant appuyé leurs conclusions sur les auditions de Gergorin, un ancien proche de Villepin. L’ancien vice-président d’EADS affirme l’avoir rencontré à plusieurs reprises entre avril et juillet 2004, et avoir reçu pour consigne claire de transmettre les listings à la justice.
Une chose est sûre, pour condamner ou blanchir, les juges ne pourront se contenter de dénégations grandiloquentes ou d’accusations sans preuve. Qui sait ? "Monsieur de Villepin fera peut-être des révélations", lâchait hier, tout sourire, l’avocat de Nicolas Sarkozy, Me Thierry Herzog.
Gilles Halais, avec agences
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