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Grenoble : mise en examen du meurtrier présumé d'un étudiant

Jean-Pierre Guillaud qui a reconnu avoir mortellement poignardé un étudiant, Luc Meunier, le 12 novembre à Grenoble, a été mis en examen et placé en détention provisoire. La famille et la compagne du jeune homme ont annoncé hier qu’elles comptaient se porter parties civiles.
Article rédigé par franceinfo
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Jean-Pierre Guillaud s'est déclaré "soulagé" d'avoir commis un meurtre après quatre tentatives infructueuses, devant les juges qui l'ont mis en examen, a dit son avocate, Me Danièle Toubiana. Ajoutant que son client, un schizophrène de 56 ans, s'était dit "satisfait d'avoir répondu à la voix qu'il aime" et qu'il "appelle Satan". La justice impute officiellement à Jean-Pierre Guillaud deux agressions à l'arme blanche en 1995 et 2006, pour lesquelles il a été reconnu pénalement irresponsable. "On l'a un peu trop mis en psychiatrie, il aurait fallu peut-être le juger, le déclarer responsable, lui faire connaître la prison pour qu'il ait peur de recommencer", a dit Me Toubiana.

De son côté, le procureur de la République de Grenoble, Jean Philippe, a déclaré que Jean-Pierre Guillaud avait "reconnu" le meurtre et n'avait "pas exprimé clairement de regrets". Un collège de "deux ou trois experts" va en outre être "désigné dans les tous prochains jours" dans le cadre d'une expertise psychiatrique ordonnée par la justice et destinée à déterminer la responsabilité pénale de Guillaud, en vue d'un éventuel procès.

"La famille (les parents, le frère et la soeur) et la concubine de Luc Meunier (...) entendent se constituer parties civiles afin que toute la lumière soit faite sur les circonstances ayant conduit à ce drame, tant en ce qui concerne l'auteur des faits lui-même, que les évènements qui ont rendu possible son acte", précise leur avocat grenoblois, Me Hervé Gerbi.

"Ils souhaitent que des réponses soient apportées sur le suivi médical, la prise en charge et la surveillance de l'auteur présumé des faits", Jean-Pierre Guillaud, interné sous le régime de l'hospitalisation d'office à l'hôpital psychiatrique de Saint-Egrève, d'où il a fugué avant de poignarder Luc Meunier.

Le directeur de l'hôpital psychiatrique suspendu

Les proches de l'étudiant, "sollicitent" par ailleurs que leur "soit communiqué" le "premier rapport" de l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS) ayant conduit à la suspension du directeur de l'hôpital psychiatrique, Michel Gellion.

Sept syndicats de cadres, médecins et salariés du secteur psychiatrique ont dénoncé hier la suspension du directeur de l'hôpital psychiatrique de Saint-Egrève, en estimant qu'elle en fait le bouc émissaire du meurtre. Jean-Pierre Guillaud, un schizophrène de 56 ans, avait été interné d'office en 2006 après des faits analogues, mais il bénéficiait de "sorties d'essai" autorisées par la préfecture, selon les syndicats. "La recherche précipitée d'un bouc émissaire deviendrait-elle une nouvelle façon de gouverner ?", s'interrogent dans une déclaration commune, le Syndicat des Psychiatres d'Exercice Public (SPEP), le Syndicat des Psychiatres des Hôpitaux (SPH), le Syndicat des Psychiatres de Secteur (SPS) et l'Union Syndicale de la Psychiatrie (USP).

Caroline Caldier avec agences

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