Harcèlement moral : Carrefour condamné
Stéphane Tagliavaca se plaint depuis bientôt neuf ans d'avoir été victime de harcèlement de la part de deux de ses supérieurs. Il a d'ailleurs obtenu leur condamnation en correctionnelle. Mais, la société, elle, refusait de reconnaître sa responsabilité. Le Tribunal des Affaires Sociales en a donc décidé autrement et condamné la société Carrefour pour harcèlement. Carrefour a la possibilité de faire appel de ce jugement.
Une porte-parole du groupe affirme à France Info que Carrefour prend acte de la décision de justice. Toutefois l'entreprise émet des réserves : "les faits remontent à 2002, à l'époque le magasin appartenait à un groupement de magasins indépendants, Hyparlo". Une manière donc de relativiser cette décision de justice. Carrefour s'estime mis en cause en tant que "repreneur du magasin''. Et la porte-parole d'ajouter que "Carrefour considère le harcèlement comme un acte grave". Selon elle, le groupe n'a pas encore pris sa décision sur un éventuel appel du jugement.
Lors du procès en correctionnelle, Stéphane Tagliavacca avait expliqué avoir été "suivi" pendant plus d’un an, "convoqué" parfois "plusieurs fois par semaine" par Christian Rivat, dont il assurait avoir été la "tête de turc". Son supérieur le suivant même "jusqu’à la porte des toilettes", l’espionnant sans arrêt, lui supprimant des congés et l’appelant régulièrement chez lui pour lui demander de rendre des comptes.
De nombreux salariés du magasin avaient en outre fourni à la justice des attestations témoignant des brimades dont il a fait les frais, alors qu’il était auparavant bien noté par sa hiérarchie.
Caroline Caldier, Matthieu Aron
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