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Feux de forêt l'été : "Il faut réfléchir à d'autres moyens que les Canadair", préconise le président du département de Gironde

Jean-Luc Gleyze a présenté ce jeudi les conclusions de la mission flash lancée cet été après les grands incendies en Gironde. La formation des pompiers aux feux de forêt, notamment, est jugée insuffisante dans certaines régions, de même que les moyens matériels.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Incendie de Voreppe (Isère), le 7 août 2022. Photo d'illustration. (CHLOE CENARD / RADIO FRANCE)

Elle avait été lancée début septembre après les gigantesques incendies en Gironde. La "mission flash" de l'Assemblée des départements de France (ADF) sur la gestion des feux de forêt provoqués par le dérèglement climatique a rendu ses conclusions jeudi 13 octobre. "La fabrication des Canadair prend plusieurs années, il faut donc réfléchir à d'autres types de moyens", avance notamment ce vendredi sur franceinfo Jean-Luc Gleyze, président PS du département de Gironde, secrétaire général de Départements de France. L'élu girondin a mené la mission conjointement avec son alter ego de Saône-et-Loire.

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Jean-Luc Gleyze appelle à des moyens financiers supplémentaires et préconise que des avions de types Canadair, Dash ou hélicoptères bombardiers d'eau soient "prépositionnés" dans les régions "lorsque les températures sont très élevées et que le taux d'humidité est très bas dans l'air".

La lutte contre les feux de forêt passe par des moyens supplémentaires ?

Il a été relevé au travers des auditions des questions de moyens aériens qui sont insuffisants aujourd'hui en quantité et en prépositionnement géographique en France.

On voit bien que la géographie des feux est en train de remonter vers le nord du pays, puisque le Finistère ou le Jura ont été touchés. Ces moyens doivent être plus importants et mieux prépositionnés.

Jean-Luc Gleyze

à franceinfo

Il y a des sujets aussi de formation des sapeurs-pompiers, de prévention en amont, y compris des populations. Et puis, il est question de moyens financiers purs et durs avec aujourd'hui une demande de déploiement d'une taxe spéciale sur les conventions d'assurance qui serait plus importante pour aider à financer les services départementaux d'incendie et de secours.

Faut-il placer des Canadair dans le Finistère ?

Lorsque les températures sont très élevées et que le taux d'humidité est très bas dans l'air, il y a risque d'incendie à certains endroits. Ce que nous demandons, c'est qu'il y ait à ce moment-là un prépositionnement zonal. Dans un secteur, dans une région qu'il soit possible d’avoir soit des moyens de type Canadair ou Dash, soit des moyens de type hélicoptères bombardiers d'eau, quelque chose qui permette d'attaquer à feu naissant. Il a été reconnu par tout le monde que la doctrine d'attaque à feu naissant, c'est-à-dire dans les dix minutes, dans le quart d'heure du début du feu, est absolument essentielle.

Concrètement, combien de Canadair faudrait-il positionner en France ?

Nous savons d'ores et déjà que la fabrication des Canadair prend plusieurs années. Il n'est pas possible d'en avoir immédiatement. Il faut donc réfléchir à d'autres types de moyens. Il y a d'autres types d'avions qui sont parfois loués par certains départements pour essayer d'anticiper. Pour l'instant, nous ne sommes pas encore sur la quantification précise. Maintenant, il va revenir au gouvernement de récupérer les conclusions de ce rapport et de tous ceux qui ont été élaborés, notamment celui de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers, pour ensuite regarder quels sont les besoins véritables et comment doter correctement le pays, mais aussi l'Europe parce que c'est aussi une question de stratégie européenne, de moyens aériens insuffisants.

Les sapeurs-pompiers en France ont-ils le savoir-faire pour lutter contre les feux de forêt ?

Oui, on sait comment il faut faire. Si je prends le cas de la Gironde, il y a eu 614 départs de feu au cours du printemps et de l'été. En réalité, nous en avons 3 à 5 qui sont hors-normes, effectivement, mais les 609 autres ont été arrêtés immédiatement à feu naissant. C’est bien cette doctrine-là qu'il faut continuer à appliquer. Et pour cela, les SDIS réclament des moyens supplémentaires, y compris financiers, pour pouvoir se doter correctement.

On sait que dans certaines parties de France aujourd'hui, la formation, par exemple, pour les feux de forêt n'est pas suffisamment développée et qu'il va falloir, très probablement, au regard du dérèglement climatique, la développer beaucoup plus.

Jean-Luc Gleyze

à franceinfo

Aujourd'hui, quand on voit ce que coûtent des incendies, sur la Gironde, nous sommes sur un coût d'environ 15 millions d'euros, il vaudrait mieux déployer des millions d'euros préventivement pour faire en sorte que les feux ne prennent pas cette ampleur. Quand on sait qu'un camion par exemple, un "petit camion" de sapeurs-pompiers, coûte entre 250 et 300 000 euros, on voit bien que les moyens seront colossaux. Donc, pour cela, il faut des financements supplémentaires.

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