"Ça sent toujours très mauvais et on a très peu d'informations" : quatre jours après l'incendie à Rouen, les enfants retrouvent le chemin de l'école
Les établissements scolaires de l'académie de Rouen ont été nettoyés et 55 000 élèves retrouvent le chemin de l'école, lundi matin. Non sans inquiètude.
"On a passé le jet d'eau. Le salon de jardin qui est en plastique blanc et qu'on avait laissé dehors est devenu tout gris. On avait aussi des cendres plein la rue." À Mont-Saint-Aignan, près de Rouen (Seine-Maritime), Michel, le papa de Georges, 4 ans, a passé une partie de son week-end à nettoyer sa maison et son jardin après l'incendie de l'usine Lubrizol, jeudi 26 septembre.
Il habite tout près de l'école Berthelot de Mont-Saint-Aignan. Un établissement dont les écoliers, comme les quelques 55 000 élèves de l'agglomération de Rouen, ont dû rester chez eux. À présent, l'académie affirme que les établissements ont été nettoyés et les élèves peuvent retourner en classe. Même si les parents ne sont pas forcément rassurés, à l'image de Michel : "On est obligé d'y aller, mais on est un peu dans l'inconnu. On nous dit qu'ils ont lavé mais j'ai l'impression que les toitures n'ont pas été rincées. On ne sait pas, c'est flou. On essaie de faire confiance aux autorités qui nous disent que ce n'est pas plus pollué que d'habitude."
Des récréations qui se déroulent peut-être en intérieur
Claire et ses trois enfants habitent une grande maison de briques rouges à Mont-Saint-Aignan, et elle n'est vraiment pas tranquille : "Ça sent toujours très très mauvais. On a très peu d'informations. Et puis sur la question des sorties, on ne sait pas si elles seront assurées. Est-ce que les enfants vont aller faire du sport ou pas ? Je dois remettre mes enfants à l'école mais je ne sais pas comment les établissements vont gérer. Non je ne suis pas rassurée."
Une inquiétude partagée par sa fille, Zélal. Elle adore le sport et se demande comment elle va réussir à gérer toute son énergie, avec des récréations qui risquent de se dérouler à l'intérieur : "Moi j'ai vraiment besoin de sauter tout le temps. On va peut-être faire un cache-cache, mais d'habitude on fait des jeux qui demandent de courir, des touche-touche ou des éperviers."
"Pour nous c'est compliqué de partir"
Farouk, quant à lui, habite juste à côté de l'école et il s'est organisé un peu comme il pouvait : "J'ai de la famille qui habite pas loin, à Bois-Guillaume et ils sont partis. Depuis jeudi ils ne sont pas là parce qu'ils ne supportent pas l'odeur. Pour nous c'est compliqué de partir, on ne sait pas forcément où aller et ça veut dire quitter le travail. Et puis, que les enfants soient à la maison ou à l'école ça ne change pas grand chose, on ne sait pas quoi faire."
Au total, ce sont 237 écoles qui avaient fermé leurs portes jeudi. Il a fallu en nettoyer 194 avant de rouvrir.
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