Catastrophe de Lubrizol : qui va payer ?
Plusieurs plaintes ont été déposées contre l'usine Lubrizol de Rouen (Seine-Maritime), en proie à un violent incendie jeudi 26 septembre, pour mise en danger d'autrui. Dix jours après les faits, maires et députés réclament la reconnaissance de l'état de catastrophe technologique afin de bénéficier d'indemnisations.
Les 80 boutiques des Docks 76, ce centre commercial de Rouen (Seine-Maritime), viennent de passer une semaine catastrophique. Le jour de l'incendie de l'usine Lubrizol, jeudi 26 septembre, on constatait une baisse de fréquentation de 80%, puis de 30% les jours suivants. Le gérant d'une boutique de vêtements commence tout juste à sortir la tête de l'eau. Il a perdu 20% de son chiffre d'affaires. Les commerçants voient fuir leur clientèle. Une question les taraude : qui va payer ? Beaucoup d'élus locaux demandent la reconnaissance de l'état de catastrophe technologique. Inscrit dans la loi après l'accident d'AZF, il y a dix-huit ans, le dispositif n'a jusqu'alors jamais été déclenché.
Le gouvernement a promis d'indemniser les agriculteurs
Car ses conditions sont très restrictives : il faut que d'importants dommages immobiliers soient constatés et au moins 500 logements aient été rendus inhabitables. Or, à Rouen, aucune habitation n'a été évacuée. Comme tous les matins depuis une semaine, un éleveur jette la traite du matin dans la fosse à purin. Il décompte 15 000 euros de pertes. Il sait qu'il sera indemnisé, comme s'y est engagé le ministre de l'Agriculture, mais ça n'atténue pas son amertume. Des premières avances de trésorerie pourraient être versées grâce à un fonds alimenté en partie par les cotisations des agriculteurs. Au moins 1 800 d'entre eux ont été touchés par l'incendie.
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