"Ce n’est pas du tout sérieux" : le choix d’une mission d’information après l’incendie de Rouen crispe les députés d'opposition
L'Assemblée nationale a décidé mercredi de créer une mission d'information pour faire la lumière sur l'incendie de l'usine Lubrizol à Rouen, dont les conséquences inquiètent habitants et élus. Les élus d'opposition font part de leur colère et réclament une commission d'enquête.
L’Assemblée nationale ne pouvait pas se désintéresser de ce qui s’est passé à Rouen la semaine dernière : c’est par ce biais que Gilles Le Gendre, le patron des députés LREM, explique la décision de la conférence des présidents de l'Assemblée mercredi d’ouvrir une mission d’information après l’incendie de l’usine Lubrizol près de Rouen. "L’enjeu environnemental est fondamental mais derrière aussi il y a un enjeu industriel", assure Gilles Le Gendre.
Nous ne voudrions pas qu’au prétexte qu’une catastrophe industrielle s’est produite, nous revenions à une sorte d’archaïsme concernant l’industrie, ou d’industrie-bashing…
Gilles Le Gendreà franceinfo
"Maintenant, conclut le patron des députés LREM, il faut tirer toutes les conséquences de ces évènements : c’est le but de cette mission d’information."
Pas les mêmes prérogatives
Cette décision de l'Assemblée nationale irrite Delphine Batho, députée des Deux-Sèvres et présidente de Génération écologie. "Ce n’est pas du tout sérieux : la mission d’information n’a pas les prérogatives d’une commission d’enquête, déplore-t-elle. Cette dernière peut faire des contrôles de documents, peut obliger des personnes à venir témoigner devant elle. Pas la mission d’information." "On a une catastrophe d’ampleur nationale, estime de son côté le socialiste Olivier Faure, insatisfait de la décision, lui aussi. Il faut que l’on sache quelles sont les causes et les conditions dans lesquelles on peut permettre d’éviter la reproduction de tels évènements : il y a 1 300 sites Seveso en France."
Il y a nécessité de creuser la façon dont les pouvoirs publics ont anticipé la catastrophe et la façon dont ils ont pris en charge les habitants, les agriculteurs et la population…
Olivier Faureà franceinfo
Cette mission d’information devrait être composée d’une vingtaine de membres de la majorité comme de l’opposition. Sa date de lancement n’a, pour l’instant, pas encore été communiquée.
Le Sénat, en revanche, devrait organiser de son côté une "commission d'enquête ou de contrôle transpartisane", selon la sénatrice de Seine-Maritime Catherine Morin-Desailly (Union centriste), lors des questions au gouvernement mercredi.
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