Météo des forêts : comment lire la carte de prévention des risques d'incendies de Météo France ?
Un nouvel outil nécessite de prendre de nouveaux réflexes. La Meuse et la Meurthe-et-Moselle ont été les premiers départements placés, lundi 12 juin, en alerte orange en raison d'un risque élevé de feux de forêt, selon le nouvel indicateur de Météo France. La Moselle, Paris et les Hauts-de-Seine étaient aussi concernés pour mardi. Puis, dans la soirée de lundi, l'alerte a été levée. Mais que signifient exactement ces différents niveaux de risque ?
Météo France a lancé sa "météo des forêts" vendredi, dans un but pédagogique. L'objectif est d'informer les Français sur le risque d'incendie et sur les comportements à adopter pour éviter que des feux ne surviennent dans les massifs forestiers, alors que plus de 785 000 hectares de forêt sont partis en fumée dans l'Hexagone en 2022.
Un code couleur familier
Le code couleur de la météo des forêts (vert, jaune, orange et rouge) reprend celui déjà en vigueur chez Météo France pour différencier les niveaux de vigilance à l'approche de phénomènes météorologiques et de leurs risques associés (crues-inondations, orages, canicule, vents violents, etc.). Le découpage se fait au niveau du département et non au niveau des massifs forestiers. Le vert illustre un danger "faible" de "départ et de propagation de feux de forêt et de végétation", tandis que le rouge fait état d'un "risque très élevé".
La différence, c'est qu'il ne s'agit pas de cartes de vigilance. "La météo des forêts n'informe pas sur les incendies en cours ou à venir (à l'inverse de la 'vigilance orages' par exemple, qui est un dispositif de prévision", insiste Météo France, qui l'a conçue comme "un outil de sensibilisation et de prévention sur le risque de danger de feu". Ainsi, "un département peut être placé en orange, mais ne pas être touché par des incendies au final, si justement les réflexes de prévention sont bien respectés". A l'inverse, "un niveau de danger faible ne signifie pas l'absence de risque d'incendie sur le département".
Sur cette simulation réalisée a posteriori pour la journée du 18 juillet 2022, on constate que l'ouest de la France était particulièrement vulnérable. Or, des incendies ou des reprises d'incendies ont également eu lieu dans d'autres zones : ce même jour, les pompiers luttaient pour circonscrire un incendie en Savoie, département représenté en vert, donc exposé à un danger "faible". De même, le niveau de risque "élevé", en orange, peut être "localement très élevé".
Des consignes pour limiter les risques
A chaque niveau sont associées des recommandations à destination du grand public. Comme l'a rappelé le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, "90% des incendies sont d'origine humaine et plus de la moitié provient de gestes bêtes : du mégot, du barbecue, de la meuleuse".
Météo France rappelle donc les bases pour éviter les départs de feu, à défaut d'interdictions émises par la préfecture de votre département. Installez votre barbecue sur une terrasse éloignée de la végétation, ne fumez pas en forêt et débarrassez-vous de vos mégots dans un cendrier. Munissez-vous d'un extincteur si vous réalisez des travaux en extérieur et stockez les produits et matériaux inflammables (bois, bouteilles de gaz) dans un abri fermé, éloigné de votre habitation.
Enfin, en cas de départ de feu, la consigne est d'alerter le 112, le 18, ou le 114 pour les personnes malentendantes, de se mettre à l'abri dans une habitation débroussaillée (surtout pas dans une voiture) et de s'informer des consignes diffusées par les secours ou la mairie.
Les éventuelles interdictions d'accès et fermetures de massifs forestiers seront quant à elle disponibles auprès des préfectures des départements concernés. "Ne pas respecter les consignes de prévention édictées par les autorités publiques vous expose à une amende de 4e classe d'un montant de 750 euros", rappelle au passage Météo France.
Des prévisions météo croisées avec les conditions de sécheresse observées
Le risque de feu de forêt est établi par Météo France "à partir des observations et prévisions de plusieurs paramètres météorologiques et de l'état de sécheresse de la végétation". Les conditions météo "influencent fortement la sensibilité de la végétation au feu, à la fois pour le départ des incendies et pour leur propagation", explique le prévisionniste. Il liste les paramètres croisés pour déterminer le risque : pluie, humidité de l'air, température, force du vent et enfin l'état de sécheresse de la végétation, lequel "est un facteur aggravant".
"On parle souvent de la règle des 30 : il faut une température de plus de 30°C, un vent de plus de 30 km/h et une humidité des sols en dessous de 30%", résume Sébastien Thomas, journaliste de France Télévisions au service Météo-Climat. "Si l'on a ces trois facteurs, le risque d'incendie est très important." Or, le réchauffement climatique lié aux activités humaines accentue ce risque en renforçant l'intensité de certains de ces critères. Les épisodes de canicule sont par exemple de plus en plus longs, de plus en plus fréquents et de plus en plus intenses, ce qui contribue à assécher la végétation.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.