Jugée pour "délit de solidarité"... et relaxée
Obaïdullah avait tout juste 16 ans et était SDF, quand Claudine Louis l'a recueilli en décembre 2008 à Paris, et emmené chez elle à Saint-Girons. Le tribunal a donc estimé que Claudine Louis avait commis non pas un délit, mais "un acte nécessaire à la sauvegarde du jeune homme".
Le tribunal d'ailleurs va même plus loin, puisqu'il estime que la prévenue "a agi face aux carences des pouvoirs publics et a dû faire face à la complexité des rouages administratifs".
_ En l'occurrence, Claudine Louis, outre héberger et nourrir le jeune homme, avait tenté de le faire placer en foyer à plusieurs reprises.
Un jugement qui réjouit RESF, le Réseau éducation sans frontières, et la Ligue des droits de l'Homme. Leur porte-parole commun souhaite qu'il ouvre la voie vers "une législation nouvelle
Déjà le film Welcome du réalisateur Philippe Lioret avait ouvert la brèche, en racontant les ennuis judiciaires d'un habitant de Calais (Vincent Lindon), inquiété par la police pour avoir hébergé un adolescent irakien sans-papiers.
Est-ce l'émotion suscitée par ce film, ou le travail de mobilisation du Réseau éducation sans frontières ? Toujours est-il que le ministre de l'Immigration Éric Besson lui-même, jeudi dernier, a affirmé que les travailleurs sociaux qui aidaient les étrangers en situation irrégulière "seraient explicitement exclus de toute poursuite".
En tout cas, forte de sa relaxe, Claudine Louis compte bien retrouver le jeune Obaïdullah (aujourd'hui sous tutelle et en foyer), pour essayer de le faire scolariser et l'aider à obtenir un titre de séjour.
Cécile Quéguiner avec agences
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