Crash Rio-Paris : la tenue d'un procès en correctionnel est "un soulagement pour les familles de victimes", selon leur avocat
Airbus et Air France seront jugés en correctionnel du 10 octobre au 8 décembre 2022 à Paris, treize ans après le crash qui avait fait 228 morts en 2009.
"C'est un soulagement pour les familles de victimes", a réagi jeudi 10 février sur franceinfo Maître Sébastien Busy, avocat de l'association Entraide et Solidarité AF 447 et des familles des victimes, alors qu'Airbus et Air France seront jugés pour "homicides involontaires" du 10 octobre au 8 décembre à Paris, 13 ans après le crash du vol entre Rio de Janeiro et Paris qui avait fait 228 morts en 2009.
Après le crash, "il y a tout d'abord eu une longue période de recherche de l'appareil pour trouver les boîtes noires, les enregistreurs de vol, ensuite, il y a eu toute une série d'expertises", relate Maître Sébastien Busy. "Il y a eu après un contentieux sur un rapport d'expertise, une ordonnance de non-lieu, un appel, pour finalement arriver à cette infirmation de l'ordonnance de non-lieu." Le 26 août dernier, la justice avait finalement décidé de renvoyer la compagnie et l'avionneur européen devant le tribunal correctionnel.
Dans l'attente du procès
Lors du procès, à l'automne, les parties civiles "vont avoir la possibilité de poser des questions à Air France, à Airbus, d'essayer de comprendre ce qui s'est réellement passé ce soir-là et de mettre les accents sur les responsabilités", explique l'avocat. Les familles de victimes "sont impatientes et attendent l'ouverture de ce procès mais elles le redoutent aussi parce que ça va être deux mois compliqués."
"Il va falloir entendre des choses qu'elles n'ont pas nécessairement envie d'entendre sur ce qui s'est passé, sur ce que les passagers ont pu ressentir. Mais elles ont besoin d'entendre les explications d'Airbus et d'Air France."
Maître Sébastien Busy, avocat de l'association Entraide et Solidarité AF 447 et des familles des victimesà franceinfo
Les interrogations des parties civiles portent notamment sur l'action d'Airbus et Air France face au problème de "givrage des sondes Pitot", problème à l'origine de "toute série de dysfonctionnements de l'appareil", selon Maître Sébastien Busy. "Sans ce givrage des sondes Pitot, il n'y a pas d'accident. Or, Airbus savait depuis plusieurs mois que, sur ce type de sondes Pitot, il y avait manifestement une faiblesse et un givrage récurrent. Air France le savait aussi. Personne n'a rien fait (...) Pourquoi cet immobilisme ?", s'interroge l'avocat.
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