: Témoignage Chantage à la sextape à Saint-Étienne : "Je suis un plombier dans cette affaire, pas l'architecte", confie Gilles Rossary-Lenglet
"Je suis une sorte de prestataire de service", assure dans un témoignage exclusif pour franceinfo Gilles Rossary-Langlet, l'homme qui a révélé l'affaire du "chantage à la vidéo intime" visant l'ancien premier adjoint au maire de Saint-Étienne. Gilles Rossary-Lenglet, mis en examen pour "complicité de chantage" et "association de malfaiteurs", sort du silence, alors que des confrontations entre les différents protagonistes du dossier ont été organisées mardi 16 et mercredi 17 avril afin d'identifier le rôle de chacun dans le financement, le tournage et l'utilisation de la sextape montrant Gilles Artigues en compagnie d'un escort-boy dans un hôtel parisien.
Gilles Rossary-Lenglet assume un rôle qu'il qualifie de "barbouze" dans cette affaire. "Je reconnais avoir été celui qui a mis en place le piège, c'est-à-dire le fait d'avoir filmé Gilles Artigues dans une chambre avec un escort. Je n'étais pas dans cette chambre, ce n'est pas moi qui ai mis la caméra. J'ai fait le montage, mais pas plus."
Le volet financier "plus compromettant et grave"
Il charge ensuite les autres accusés concernant le financement : "Je suis une sorte de prestataire de service, un plombier, je ne suis pas l'architecte, le propriétaire, le maître-d'oeuvre. Ceux qui ont décidé de faire un montage financier pour me payer en tapant dans les caisses de l'argent public, ce sont Gaël Perdriau [le maire] et Pierre Gauttieri [ex-directeur de cabinet du maire], avec la complicité de Samy Kefi-Jérome [ex-adjoint au maire]." Tous trois sont confrontés cette semaine au plaignant. Le volet financier de cette affaire "est le plus compromettant et le plus grave", selon Gilles Rossary-Lenglet. "Les condamnations sont plus importantes et plus graves" et "prouver le volet financier clôt toute interrogation possible sur la véracité de mes dires, car pourquoi me payerait-on s'il n'y avait pas le kompromat derrière ?"
Révéler cette affaire "a été un suicide social", confie également Gilles Rossary-Lenglet. Mais il "ne regrette pas", d'autant plus que "Gilles Artigues est la victime, mais il n'est pas innocent, il a fait lui aussi des coups plus que douteux politiquement", assure-t-il.
"Je ne suis pas là pour essayer de demander que l'on verse une larme sur moi, je suis là pour dire la vérité"
Gilles Rossary-Lengletà franceinfo
Gilles Rossary-Lenglet charge particulièrement Gaël Perdriau, auquel il a été confronté mardi dans le bureau des juges. Le maire de Saint-Étienne est le seul à ce stade à être triplement mis en examen, pour "chantage", "participation à une association de malfaiteurs en vue de commettre un chantage" et "détournement de fonds publics par un dépositaire de l’autorité publique".
Le maire de Saint-Étienne, un "petit escroc"
"Il ne répondait pas aux questions des juges, il nous faisait des discours. De manière ironique, j'avais parfois l'impression d'être soit en conseil municipal, soit à un meeting politique. C'était lunaire", affirme Gilles Rossary-Lenglet. Le maire de Saint-Étienne s'enferme dans le déni à des fins politiques selon Gilles Rossary-Lenglet : "S'il admettait le quart du dixième de quoi que ce soit, ce serait terminé pour lui politiquement, donc il s'accroche. Il voudra se représenter en 2026, donc il prépare une narration pour dire qu'il est une victime, il ira en appel et comme ça, il pourra se représenter. C'est quelqu'un qui ne veut rester que le maire de Saint-Étienne."
"Le comportement de Gaël Perdriau démontre que j'ai eu raison de dénoncer cela parce qu'il montre vraiment qu'il est un petit escroc qui a tapé dans la caisse et qu'il n'est pas digne d'être le maire d'une ville, et encore moins de Saint-Étienne", conclut Gilles Rossary-Lenglet.
Dans cette affaire, le maire de Saint-Étienne nie toujours toute implication. Sollicité par franceinfo, il n'a pas souhaité s'exprimer. De nouvelles confrontations sont prévues sur ce volet financier le mois prochain.
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