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L'aide-soignant filmé en train de frapper une nonagénaire en Ehpad condamné à 5 ans de prison

Une nonagénaire a vécu un véritable cauchemar dans une maison de retraite d'Arcueil, dans le Val-de-Marne.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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L'entrée de l'Ehpad du Grand Cèdre, à Arcueil (Val-de-Marne). (FRANCE 3)

Sur les vidéos, on le voit violenter une dame de 98 ans qui le supplie d'arrêter. Filmé en train de frapper et d'insulter la pensionnaire d'un Ehpad, un aide-soignant a été condamné à cinq ans de prison, vendredi 22 mars, par le tribunal de Créteil (Val-de-Marne). A l'audience, le président du tribunal a ordonné le huis-clos le temps de la diffusion des vidéos, "pour la dignité" de la victime. Les images avaient été enregistrées durant trois jours début février par une caméra que les enfants de cette dame, soupçonnant des violences, avaient placée dans sa chambre.

Dans la scène la plus choquante, décrite à l'audience, on voit la dame au sol, apparemment tombée de son lit. On l'entend crier "à l'aide" pendant une heure avant que n'arrive l'aide-soignant. "Ferme ta gueule", lui dit-il, avant de la tirer violemment par les jambes pour la remettre dans son lit et de la jeter "comme une poupée de chiffon", selon les mots de la procureure. L'homme lui donne ensuite un coup de pied et des "gifles appuyées". Des blessures qui lui ont notamment provoqué une fracture du fémur pour laquelle elle se verra prescrire 90 jours d'ITT (incapacité totale de travail). 

"Je ne me reconnais pas" 

Son bourreau est un père de famille de 57 ans sans histoire, décrit comme un "homme bon", selon sa femme, un aide-soignant "exemplaire" et "apprécié" de ses collègues et employé dans le secteur depuis trente ans. S'il a présenté ses excuses, il est resté impassible dans le box. Celui qui n'a admis les faits qu'une fois confronté aux vidéos répète qu'il ne "comprend pas" sa réaction. "Je ne me reconnais pas", dit-il, évoquant comme explication un probable "surmenage". 

Quand sa défense demande qu'on ne fasse pas du prévenu le bouc-émissaire de la crise des Ehpad en France et estime qu'il ne peut y avoir de "lien direct" entre "quelques gifles, des insultes" et "90 jours d'ITT", la procureure fait le portrait d'un menteur au comportement "monstrueux", qui a pensé à couvrir ses arrières et pousse le "cynisme" à rappeler l'Ehpad pour s'enquérir de l'état de la vieille dame, "par conscience professionnelle". L'homme a été maintenu en détention à l'issue de sa condamnation.

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