L'ex-capitaine Paul Barril s'est rendu
Il s'était retranché chez lui, à Antibes. Armé, pensait-on. Les négociations policières ont été rondement menées : l'ex-capitaine Paul Barril a été interpellé ce lundi matin. Sans heurts. "Il s'est rendu dans la calme, sans incident" , dit-on du côté de l'enquête. Il avait laissé partir sa femme, mais menaçait d'ouvrir le feu si on l'empêchait de se suicider.
En fait, les choses semblent un peu plus compliquées. Paul Barril est malade. Agé de 68 ans, il avait confié en mars dernier être atteint de la maladie de Parkinson, sous traitement médical lourd. "Je ne me laisserai pas mettre sur une chaise roulante, j'arrêterai la machine avant" , avait-il dit à l'AFP.
Un "tsunami policier"
Ce qui s'est passé ce matin est directement lié, explique son avocate, Me Sophie Jonquet : "Suite à un ennui de santé, les pompiers ont été appelés. Ils ont constaté sur place la présence d'armes, ce qui a déclenché une espèce de tsunami policier" .
Un enchaînement malheureux, insiste-t-elle. Le GIPN est intervenu et, le temps de comprendre ce qui se passait, tout est rentré dans l'ordre. "Paul Barril a été évacué à l'hôpital suite à son ennui de santé" .
Cette version a été confortée, en fin de matinée, par les policiers qui ont participé à l'assaut - et qui ont tenu un point presse.
Personnage trouble
Si l'histoire s'est emballée, c'est que le personnage n'est pas n'importe qui : ex-capitaine de gendarmerie donc, il avait participé à la création du GIGN en 1974, avant d'en devenir le numéro 2. Puis il s'était reconverti dans la sécurité privée dans les années 80. A ce titre, il avait conseillé plusieurs chefs d'Etat africains, notamment au Rwanda.
Paul Barril est également un personnage trouble, associé aux années Mitterrand. Il a été impliqué dans deux scandales retentissants dans ces années 80-90: d'abord l'affaire des Irlandais de Vincennes, un montage destiné à piéger des militants nationalises irlandais. Ensuite, l'affaire des écoutes de l'Elysée, des écoutes illégales de personnalités que le pouvoir de l'époque avait commandité.
Le nom de Barril est enfin apparu dans l'enquête sur le génocide au Rwanda en 1994. A l'époque, il travaillait auprès du président Habyarimana, dont la mort, dans un attentat, allait donner le coup d'envoi du génocide des tutsis. Paul Barril fait d'ailleurs l'objet depuis un an d'une plainte pour "complicité de génocide" déposée par des mouvements de défense des droits de l'homme. Le Parquet de Paris a ouvert une enquête.
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