L'homme par qui l'alerte enlèvement est arrivée jugé à Angers
Aurélia avait six ans lorsque son chemin a croisé celui de Dominique Guillouche, le 20 novembre 2005. Elle faisait du roller sur un parking de la commune de Jallais, dans le Maine-et-Loire, avec sa grande sœur alors âgée de 10 ans. De son propre aveu, Dominique Guillouche a tenté d'enlever les deux fillettes ce jour-là, mais la plus grande a réussi à s'échapper et à donner l'alarme.
Pour retrouver sa petite sœur, les autorités ont alors déclenché pour la première fois en France le plan “alerte enlèvement”, deux ans après l'enlèvement toujours irrésolu d'Estelle Mouzin. La photo d'Aurélia et la plaque d'immatriculation du véhicule de son ravisseur avaient été diffusées dans les médias, accompagnées de messages spécifiques. Des panneaux autoroutiers, et ceux des réseaux de transports en commun ont relayé l'information. Plus de 300 gendarmes étaient déployés, avec des moyens lourds.
_ Aurélia a été finalement libérée le lendemain, à Cholet, violée par son ravisseur. Dominique Guillouche et Alfreda Deneux ont contacté les enquêteurs deux jours plus tard pour se dénoncer et ils ont été interpellés à leur domicile.
DES GARDES D'ENFANTS COMME PIEGE
Lors de la garde à vue qui a suivi, Dominique Guillouche n'a pas avoué que les faits concernant Aurélia. Il a raconté avoir effectué cinq tentatives dans les années écoulées, et il a reconnu 12 agressions sexuelles d'enfants au total, dont trois viols. Parmi les victimes figurent les deux enfants du couple.
Dans cette équipée criminelle, Alfreda Deneux semble avoir joué un rôle actif. Selon la procureure de la République d'Angers, elle aurait proposé à son entourage de garder des enfants et elle aurait elle-même suggéré à son compagnon d'enlever une enfant. Deux autres personnes comparaissent pour non dénonciation.
Ce procès promet d'être un moment difficile pour Aurélia, aujourd'hui âgée de 10 ans. Selon l'avocat de la famille, la petite fille est angoissée au point d'en perdre le sommeil. Ses parents attendent la peine “la plus élevée possible”. Les accusés sont tous deux passibles de 30 ans de réclusion.
Quant à Dominique Guillouche, 40 ans, légèrement handicapé, il éprouve selon son avocat “remords et regrets”.
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.