La loi pénitentiaire en examen
Le projet vise à étendre les sorties anticipées et les aménagements de peine, hors des murs, aux condamnés à moins de deux ans de prison (contre un an actuellement).
Plus largement, la loi pénitentiaire a pour ambition selon le gouvernement de codifier les devoirs et les droits des détenus en matière de vie quotidienne, de travail, de visites, de réinsertion, de régime de détention et de santé.
Le placement en quartier disciplinaire, “la prison dans la prison” serait de 30 jours au maximum et non plus 45.
L'Observatoire international des prisons et sa présidente, la journaliste Florence Aubenas estiment que, loin de résoudre les problèmes, le texte allait renforcer ce qu'ils voient comme le règne de l'arbitraire en détention.
Florence Aubenas déplore que la ministre de la Justice, Michèle Alliot-Marie, ait demandé d'exclure les délinquants sexuels et les récidivistes des aménagements de peine, par exemple les assignations à résidence sous bracelet électronique.
“Un aménagement de peine est toujours une peine. Tous les rapports internationaux montrent qu'il est la meilleure arme contre la récidive”, a-t-elle fait remarquer.
Le Syndicat de la magistrature, classé à gauche, demande aux parlementaires de rétablir“ une grande loi permettant de restaurer la dignité des détenus et de prévenir la récidive”.
L'état général des prison, “une honte” pour la France
194 prisons sont implantées en France.
Mais le parc pénitentiaire est vétuste et il est affecté par une surpopulation proche des records.
Au 1er septembre, on compte en France 61.787 détenus pour seulement 53.323 places.
Dans les maisons d'arrêt surpeuplées, jusqu'à six détenus vivent dans des cellules prévues pour deux, souvent sans aération correcte, ni sanitaires séparés.
De 25% à 40% des détenus souffrent de troubles psychiatriques, mal ou pas soignés.
Une vague de suicides et plusieurs évasions
A cela, il faut aussi ajouter les suicides en prison et les évasions.
97 détenus se sont suicidés depuis le début de l'année.
Dans son bilan annuel, l'administration pénitentiaire assure qu'il n'y a eu que 5 évasions en 2008.
Mais la brigade nationale de recherche des fugitifs n’est pas d’accord.
Elle a été saisie à 274 reprises l’année dernière.
Visiblement, le ministère de la Justice ne prend en compte que les évasions “violentes” ou “par ruse” .
Mikaël Roparz
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