La Poste ne veut pas payer pour son linge sale
L’habit ne fait pas le moine affirme le proverbe. Pour la Poste en tout cas, il pourrait surtout coûter très cher. En effet la cour d’appel de Toulouse a donné raison à 12 facteurs du Tarn qui demandaient à leur employeur d’assumer les frais de nettoyage de leur tenue de travail. Et la facture reste en travers de la gorge de la direction : 230 euros par an et par facteur. Cela pourrait ainsi coûter à la Poste 115 millions d’euros d’arriérés sur cinq ans et 23 millions d’euros d’indemnités par an.
Ambiguïté dans l’arrêt. Selon l’avocat du groupe le coût de l’indemnité est exagéré par la cour. Parle-t-on de frais de nettoyage par semaines ou par mois ? Les points de vue divergent entre les syndicalistes. Autre argument pour la défense de la Poste : ses facteurs touchent une dotation de 139 euros par an. Celle-ci est sensée les aider à s’équiper dans le catalogue des vêtements du groupe. Mais nul n’est obligé de porter un uniforme de travail précise l'avocat. La Poste les invite à porter un signe distinctif allant de la casquette, au pin’s en passant par le blouson. Rien qui à ses yeux ne justifie une facture de pressing aussi salée.
Réponse de Nadine Capdebosc (CFDT) : "le nettoyage des tenues de travail fait l'objet d'une directive européenne". "Cela fait longtemps que l'on demande que La Poste prenne en charge l'entretien des tenues au pressing, parce que lorsque les tenues sont étanches à la pluie, elle se lavent difficilement en machine". Régis Blanchot (Sud) affirme aussi que son syndicat fera "tout pour inciter les facteurs à réclamer leur dû. Vu les salaires et les dernières négociations salariales, tous les éléments de rémunérations sont les bienvenus", explique-t-il.
Caroline Caldier avec agences
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