Le CIC porte plainte contre Bernard Madoff
Jusqu'où les ramifications de la pieuvre Madoff vont-elles ? Tout le monde serait bien en peine de le savoir. Bernard Madoff a beau avoir été arrêté - et condamné fin juin à un siècle et demi de prison, l'étendue des dégâts est encore bien loin d'être connue. Jusqu'en France, d'ailleurs.
Une quatrième enquête y est ouverte. Mais c'est la première fois qu'une banque porte plainte. Le CIC en l'occurrence, le Crédit industriel et commercial, estime avoir perdu 152,4 millions de dollars - environ 110 millions d'euros - dans l'escroquerie. La Brigade financière est chargée de l'enquête.
Comme à chaque fois, le mécanisme Madoff est un peu difficile à suivre à la trace. Dans l'affaire du CIC, il semble que la banque ait été sollicitée, fin 2006, par la branche parisienne de la Bayerische Landesbank (BLB) et Ixis, devenu depuis Natixis. Les trois banques devaient souscrire des instruments financiers placés dans la société Tensyr, immatriculée à Jersey et créée pour l'occasion.
Tensyr investissait ensuite les sommes dans un fonds localisé dans un autre
paradis fiscal, les Iles vierges britanniques, et administré par la société
Fairfield Greenwich, elle-même domiciliée aux Bermudes. Le gérant des actifs de ce fonds n'était autre que Bernard Madoff...
Et l'affaire se complique, quand on apprend que BLB et Ixis, qui avaient monté cette opération financière, s'en sont finalement dégagés : BLB s'est retirée de
l'opération et n'a rien investi tandis que Ixis s'est désengagée avant la
révélation de la fraude de Bernard Madoff.
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