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Le Pen condamné pour l’Occupation pas si "inhumaine"

Trois mois de prison avec sursis et 10.000 euros d’amende pour avoir qualifié l’Occupation de "pas particulièrement inhumaine" (2005). Le président du Front national est, en la matière, un grand récidiviste…
Article rédigé par franceinfo
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Adepte des propos polémiques, le président du Front national a déjà été condamné à de multiples reprises pour des déclarations controversées (LIRE NOTRE ENCADRE). Lors de l’audience, le 14 décembre dernier, le parquet avait pris des réquisitions sévères, demandant cinq mois de prison avec sursis contre le prévenu, absent de son procès. Le leader d’extrême droite a été condamné aujourd’hui à trois mois de prison avec sursis et 10.000 euros d’amende.

Les propos visés cette fois avaient été publiés en janvier 2005 dans l’hebdomadaire d’extrême droite Rivarol et lui valent d'être condamné pour complicité "d’apologie de crimes de guerre" et de "contestation de crime contre l’Humanité". Le leader frontiste, aujourd'hui âgé de 79 ans, était poursuivi par plusieurs associations pour un passage où il déclarait : "en France du moins, l’Occupation allemande n’a pas été particulièrement inhumaine, même s’il y a eu des bavures, inévitables dans un pays de 550.000 km²".

Les associations et la commune de Villeneuve d'Ascq (Nord) lui reprochaient également d'avoir présenté une version choquante du massacre d'Ascq, perpétré dans la nuit du 1er au 2 avril 1944. Dans Rivarol, le leader politique racontait qu'"un lieutenant allemand (…) voulait fusiller tout le village : il avait d'ailleurs déjà tué plusieurs civils. Et c'est la Gestapo de Lille, avertie par la SNCF, qui arriva aussitôt pour arrêter le massacre".

Le maire socialiste de Villeneuve d'Ascq, Jean-Michel Stievenard, avait rappelé une réalité bien différente : le lieutenant allemand avait fait rafler les hommes du village d'Ascq et en avait fait fusiller 86. Avant que la gendarmerie allemande, et non la Gestapo, n'interrompe le massacre. Les magistrats ont dénoncé "une falsification historique délibérée", Jean-Marie Le Pen ayant "donné de la Gestapo une image positive" en "occultant les crimes dont elle s'est rendue coupable".

Gilles Halais avec agences

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